Métafil laGirolle ne craint pas la crise et veut doubler sa surface d'activité

Métafil laGirolle mise sur la diversité. L'entreprise basée à Lajoux veut investir trois à cinq millions de francs d'ici deux ans. Objectif: doubler la surface pour produire une décolleteuse à commandes numériques. Les citoyens se prononceront lundi sur la vente du terrain.

16 déc. 2008, 04:15

«L'aspect positif de cette crise économique, c'est qu'elle nous laissera plus de temps pour mettre en place notre projet et le faire démarrer.» Directeur de Métafil laGirolle à Lajoux depuis 2005, Pierre Rom est de nature optimiste.

Son entreprise, spécialisée dans la sous-traitance de pièces de haute précision et qui fabrique aussi la célèbre girolle à tête-de-moine, va encore diversifier ses activités. Dès 2009, elle devrait commercialiser une décolleteuse à commandes numériques de confection cent pour cent maison. «Le succès qu'elle a rencontré lorsque nous l'avons présentée en avant-première au Siams, cette année, nous motive vraiment à aller de l'avant.» La décolleteuse vient d'être finalisée, la fabrication d'une présérie de cinq machines sera entreprise début 2009.

Pour mener à bien cette nouvelle activité, Métafil laGirolle prévoit de construire une halle de fabrication ultramoderne d'une surface de 1000 m2 pour un volume de 7000 m3, soit près du double de l'espace actuel. L'investissement prévu? «Entre trois et cinq millions de francs, avance Pierre Rom. En fonction de l'évolution et de la durée de la crise, nous investirons progressivement dans le parc des machines.» A terme, le but est de produire 20 à 25 décolleteuses par an et de passer des 25 employés actuels à 45 d'ici deux ans et demi.

Pour l'heure, une procédure d'achat de terrain à la commune est en cours. La parcelle, située à l'arrière de l'usine actuelle, s'étend sur 3400 m2, dont 2000 m2 en zone agricole. Le canton devra statuer sur la conversion de cette dernière en terrain industriel. Les citoyens de Lajoux auront aussi leur mot à dire, puisque la vente du terrain sera soumise à leur approbation en assemblée communale, lundi prochain.

Ils devront également se prononcer sur l'aménagement du parking «Métafil», situé en zone d'utilité publique. Coût des travaux: 45 000 francs, dont les deux tiers seront pris en charge par l'entreprise. Si tout se déroule comme prévu, le premier coup de pelle sera donné fin 2009 et les travaux devraient durer environ deux ans. Le nouveau bâtiment se voudra «le plus minergique possible».

Aujourd'hui, l'essentiel des activités de sous-traitance de Métafil laGirolle sont destinées à des clients de Suisse romande. Quant à la production de girolles, 55% sont écoulées en Suisse, le reste à l'étranger. Cette activité a toutefois été revue à la baisse depuis la perte du brevet en 2002 (lire ci-contre).

«L'idée est de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier», explique le directeur. «Plus nous serons polyvalents, mieux nous résisterons aux irrégularités du marché.» Et s'il aime à se décrire comme un optimiste, Pierre Rom se veut réaliste: «Ce que nous voyons aujourd'hui n'est que la pointe de l'iceberg, des surprises nous attendent encore. Mais je pense que le ralentissement sera l'occasion de relancer la créativité des entreprises.» /DWI