Le troisième concours national ne manquera pas de saveur

Près de 980 producteurs, grands et petits, sont sur les rangs pour l'obtention d'une médaille au troisième Concours suisse des produits du terroir organisé par la Fondation rurale interjurassienne. Remise des médailles au Marché des terroirs suisses, les 26 et 27 septembre, à Delémont et Courtemelon.

08 sept. 2009, 04:15

La conférence de presse organisée hier à Berne, au Kultur Casino, était de celles où l'on se rend en se pourléchant les babines. Il s'agissait en effet de démontrer, preuve à l'appui à la presse et aux médias, la délicieuse saveur des produits issus des différents terroirs de la Suisse.

Il faut dire que l'heure de vérité de la troisième édition du Concours suisse des produits du terroir approche à grands pas, puisque les verdicts 2009 tomberont à la fin de ce mois.

Ce concours a déjà une formidable ampleur et le monde agricole, comme celui des artisans producteurs, mise énormément sur ce merveilleux mode de promotion des produits de qualité. L'idée n'en revient pourtant pas à des penseurs haut placés dans une quelconque administration, mais à des élèves de l'Ecole d'agriculture de Courtemelon, lors d'un voyage à Paris où ils ont visité le Salon de l'agriculture.

C'était en 2004 et une année plus tard, le premier Concours suisse des produits du terroir se déroulait à Courtemelon, sous l'égide de la Fondation rurale interjurassienne. Les Vadais s'en souviennent non seulement pour l'immense succès qu'il avait rencontré, mais également parce que l'afflux de 10 000 visiteurs avait provoqué le premier bouchon sur ce tronçon de l'A16. En 2007, le succès s'est confirmé et à l'approche de la troisième édition, la volonté de pérenniser la manifestation est patente.

Certes, le bon goût d'un produit du terroir est quelque chose d'essentiel aux yeux de tous ceux qui se préoccupent d'en faire la promotion. Cependant, de Joseph Zisyadis, coprésident du groupe parlementaire du goût, à Olivier Boillat, directeur du projet, en passant par Georges Wenger, le cuisinier que l'on ne présente plus, tous s'accordent à dire que le retour aux valeurs du terroir dans l'alimentation est gage de développement durable, d'emploi dans les régions reculées et d'aiguillon économique. Ils affirment en chœur qu'un produit artisanal n'est pas plus cher qu'un produit industriel. Ce qui le péjore, c'est son mode de distribution.

En distribuant médailles et diplômes, le concours a-t-il un impact réel sur la promotion des produits de qualité? Sûr que oui, affirme le Zurichois Franz Koster, patron d'une fromagerie familiale à Faltiberg. Lauréat du prix d'excellence en 2007 dans la catégorie produits laitiers avec son blue dream, un magnifique fromage ensemencé avec penicilium roquefortii, rendu célèbre par le roquefort, il a depuis lors vu ses ventes tripler! Gavé des produits fades des producteurs de masse qui nécessitent plus de pétrole que leur propre poids, le consommateur n'a pas pour autant perdu son sens critique. Les excellents produits régionaux n'ont ainsi pas prononcé leur dernier mot.

Quoi qu'il en soit, 980 producteurs issus des 23 cantons suisses verront tantôt leurs produits soumis aux tests sévères d'un jury d'experts. Le verdict qui sera rendu public avec faste lors du Marché des terroirs suisses de Delémont et Courtemelon, les 26 et 27 septembre, ne manquera assurément pas de saveur. /BDR