Le canton du Jura va se doter d'outils pour encadrer et pour réguler la pratique de la médecine alternative. En adoptant mercredi par 50 voix contre 7 une motion instaurant ce dispositif, le Parlement a voulu s'assurer de conditions de pratique respectueuses de la santé publique.

Le Jura est l'un des rares cantons à ne pas avoir mis un cadre pour réguler ces pratiques. «Cela peut expliquer l'intérêt que vouent certains charlatans à notre coin de pays», relève le motionnaire Patrick Cerf. Pour l'élu socialiste, ces "charlatans" ont discrédité les thérapies appartenant aux médecines alternatives.

Pour le motionnaire, la pandémie de Covid-19 a été révélatrice de graves dérives dans la pratique de la médecine dite alternative. Des thérapeutes peu scrupuleux ont tiré profit du coronavirus, estime le député, évoquant le cas d'un Jurassien qui a ingurgité de la poudre d'argent pour se protéger du Covid et a vu sa peau devenir bleue.

Le député socialiste donne aussi l'exemple d'une «spécialiste» de la mycothérapie qui a été condamné par la justice jurassienne pour exercice illégal de la médecine. Elle avait notamment réalisé des diagnostics par SMS. Certains praticiens exercent une emprise psychologique sur leurs clients, selon Patrick Cerf.

«Dérives du charlatanisme»

Le député a tenu à préciser que son texte ne visait pas le secret, cette pratique de la guérison par la prière ou la pensée. «Il s'agit de protéger les clients et les praticiens et de prévenir les graves dérives de charlatanisme observés sur le sol cantonal», a expliqué l'auteur de la motion.

Le Gouvernement a apporté son soutien à cette démarche, jugeant nécessaire de modifier la pratique dans le Jura pour s'aligner sur les autres cantons. Il propose d'instaurer une obligation d'obtenir une autorisation de pratique pour les détenteurs du diplôme fédéral de praticien en naturopathie ou thérapeute complémentaire.

Le canton du Jura veut mieux réguler la médecine alternative

Le Parlement a voulu s'assurer ce mercredi 28 septembre de conditions de pratique respectueuses de la santé publique.