Le budget 2013 jurassien présente un déficit d'un peu plus d'un million de francs.
Il intègre des révisions fiscales, un renforcement du personnel et des hausses de subventions.
Le Gouvernement indique vouloir reprendre la réflexion sur la maîtrise des charges de l'Etat.
Les charges s'élèvent à 870,3 millions pour des produits estimés à 864,2 millions. Par rapport au budget 2012, ces derniers progressent de 3,2% (26,9 millions) en tenant compte des effets de la révision fiscale visant notamment à une harmonisation entre couples mariés et célibataires.
Les incidences financières totales de ce projet de loi qui vient d'être transmis au Parlement s'élèvent à environ 7 millions.
Les prévisions des recettes fiscales pour les personnes physiques anticipent donc un recul, a indiqué mercredi le Gouvernement jurassien. Les contributions des personnes morales et des frontaliers sont elles en progression.
Manne intercantonale
La péréquation financière (RPT) procure un supplément "substantiel" de 15,2 millions par rapport à 2012 et atteint désormais 159,8 millions.
Cette manne fédérale et intercantonale permet de faire face en partie à l'augmentation des aides financières à verser à des tiers (+ 22,3 millions) sous forme de subventions dans l'aide sociale, la santé, la formation, les transports publics, l'agriculture et l'environnement.
Cette progression explique les trois quarts de l'augmentation globale des charges de 29,9 millions. Les charges de personnel sont en hausse de 2,8% ou 6,9 millions et correspondent à la croissance des effectifs nécessaire à l'augmentation des tâches.
Dans le secteur biens, services et marchandises, la hausse des charges atteint 4,5%, en lien principalement avec des mandats et prestations de services octroyés à des tiers.
Cette progression est compensée par la baisse de 2,9 millions de francs des charges d'intérêts passifs obtenue grâce à des renouvellements effectués dans un contexte favorable.
Investissements revus
Les investissements ont été revus et plafonnés à 38,4 millions de francs en fonction de l'avancement des projets et également pour satisfaire au mécanisme de frein à l'endettement.
Les principaux projets planifiés concernent les routes (A16, H18, routes cantonales), les bâtiments et l'informatique.
Les subventions d'investissements s'affichent en léger recul à 11,5 millions de francs, les postes les plus importants étant consacrés, dans l'ordre d'importance, à l'agriculture, l'environnement, les transports publics, l'enseignement, les routes et l'énergie.
Dette contenue
Malgré le déficit de 6,1 millions, l'augmentation de la dette reste limitée à 6,8 mios pour atteindre un montant prévu à 290,8 millions pour fin 2013. Les charges d'intérêts, qui ont pu être réduites, n'absorbent plus que 1,7% des impôts directs et indirects de l'Etat (2,3% en 2012).
Le Gouvernement se dit conscient que ce budget déficitaire s'inscrit dans un contexte marqué par l'absence d'inflation et une situation conjoncturelle encore globalement favorable pour la région.
A l'image de nombreux cantons et de la Confédération toutefois, les défis financiers s'avèrent nombreux et importants.
Les mesures d'assainissement de la caisse de pensions à prévoir dès 2014, l'aide sociale, la santé, l'adaptation des salaires et la réduction de la pression fiscale mettront les budgets futurs sous une forte pression, constate l'exécutif cantonal.
Il convient donc de "reconstituer une marge de manoeuvre financière suffisante tout en coordonnant les efforts avec les différentes motions parlementaires à réaliser".
Les premiers effets sont attendus dans le budget 2014. Le gouvernement souligne encore que la provision conjoncturelle constituée ces dernières années n'a pas été utilisée.
Dans le but de continuer à "mener une politique financière durable", il va donc "reprendre la réflexion au sujet de la maîtrise des charges".