Georges Peltier expose l'œuvre de sa vie à 90 ans

Peindre à 90 ans, c'est peu banal. Georges Peltier ne l'est pas. En 2005, il décide de donner sa maison à la Société de développement et d'embellissement de Saignelégier (Sdes). Pour le remercier, la société a soutenu l'exposition du 4 au 13 septembre.

04 sept. 2009, 04:15

C'est une de ces histoires de vie dont on ne se lasse pas. Malgré ses 90 ans, Georges Peltier se souvient de chaque détail, ou presque. Et à chaque période de sa vie correspond une peinture, un meuble, une fresque murale, des photographies. Ses gages de mémoire. «Ma maman est décédée quand j'avais 3 ans. Je n'ai aucun souvenir d'elle, même pas une photo. J'ai été déplacé de Bienne aux Breuleux, où vivaient ma grand-maman et ma tante.» A 10 ans, Georges Peltier découvre pour la première fois la peinture et le bricolage, en créant des saintes vierges.

Georges Peltier décide de faire de sa passion son métier, et commence un apprentissage de peintre en bâtiment en Argovie. Un jour, à l'âge de 17 ans, il percute une voiture à vélo. Résultat: le crâne cassé, six jours de coma, et tout le monde le croyait mort. «Mais je suis revenu, et ils en sont revenus aussi», rigole-t-il aujourd'hui. Son patron, décelant un don chez Georges Peltier, décide de demander la rente du jeune à son tuteur, la Ville de Bienne. Avec cette somme, Georges Peltier intègre l'Ecole d'art de Zurich pendant six mois. Des années plus tard, il retournera à l'école d'art, «avec l'argent que j'ai gagné moi-même cette fois», clame-t-il.

Georges Peltier continuera dans son métier, se spécialisant dans la peinture sur lettre et sur enseigne. Plus de 50 ans après, il montre avec fierté les photos de ses travaux. «J'ai travaillé dans toutes les villes de Suisse. Je suis même allé jusqu'à Munich!» Enfin, en 1985, Georges Peltier souhaite peindre pour son plaisir. Il rachète la maison, à son beau-père. Une maison qui, 20 ans plus tard, sera généreusement donnée à la Sdes. Aujourd'hui encore, elle abrite «l'espace Peltier», l'œuvre de toute sa vie. Sa toile préférée, une peinture de 2008, représente une vache et son veau. «Cette peinture montre comment une mère peut aimer passionnément.» Comme Georges Peltier aime passionnément son art. /MKO

Exposition du 4 au 13 septembre, de 14h à 18h, rue du Pâquier 4