En pleins play-off, le championnat de SB League se retrouve sous le feu des critiques. Dernièrement, Thabo Sefolosha ne s’est pas montré tendre dans nos colonnes sur le niveau du basketball helvétique. Dans le même temps, plusieurs clubs souffrent de problèmes financiers importants et leur avenir ne semble tenir qu’à un fil.

Doit-on tirer la sonnette d’alarme? Nous avons demandé l’avis d’Erik Lehmann, secrétaire général de Swiss Basketball.

Tout le monde essaie de s’accrocher pour jouer en première division. J’y vois un signal positif.

Erik Lehmann, secrétaire général de Swiss Basketball

Quel regard portez-vous sur le championnat de SB League?

Onze équipes ont effectué l’ensemble de la saison et deux formations de la division inférieure sont candidats à la montée. Nous constatons donc une certaine attractivité pour ce championnat. Alors bien sûr, nous voyons aussi des clubs qui rencontrent des difficultés. Mais tout le monde essaie de s’accrocher pour jouer en première division. J’y vois un signal positif.

On a l’impression que le niveau du championnat stagne, voire régresse depuis des années. Partagez-vous cet avis?

Je ne suis pas d’accord. Il s’agit d’un discours d’ancien combattant. Bien sûr, Vevey disputait la Coupe d’Europe par le passé. Mais il ne faut pas oublier que les joueurs s’entraînaient seulement trois fois par semaine. Le niveau athlétique a considérablement augmenté. Je peux aussi vous assurer que les internationaux helvétiques sont meilleurs aujourd’hui.

De nombreux clubs de SB League souffrent de problèmes financiers. La situation vous inquiète-t-elle?

Evidemment. Dans ce sens, un organisme indépendant de la fédération, nommé «le conseil», accompagne les clubs dans leurs démarches et leur structure financière. Il faut tout de même relever qu’il y a moins de faillites ces dernières années grâce à ce suivi.

Des clubs trouvent que les frais auprès de Swiss Basketball sont trop élevés. Les dirigeants d’Union estiment ce chiffre à environ 100 000 francs par saison. Comprenez-vous ces reproches?

Bien sûr. Mais il faut aussi savoir que les clubs de SB League ont validé ces budgets. La majeure partie de ces frais sont liés à l’arbitrage. Nous avons aussi besoin de salariés pour développer la ligue.

La question reste de savoir si nous voulons nous diriger vers le milieu professionnel ou amateur.

Erik Lehmann, secrétaire général de Swiss Basketball

Aujourd’hui, nous évoluons dans un championnat où le niveau d’exigence est peu élevé en termes d’infrastructures et de budget, cela pose certaines interrogations. La question reste de savoir si nous voulons nous diriger vers le milieu professionnel ou amateur. Avec le niveau économique actuel en Suisse, cela reste très difficile de faire du sport à haut niveau.

Quelles peuvent être les solutions pour les clubs pour s’en sortir dans ce contexte compliqué?

Boncourt est un bon exemple. Il s’agit d’un club historique. Au niveau cantonal, on peut le comparer à Ajoie en hockey sur glace. Il faut inclure davantage son projet dans les pouvoirs publics cantonaux. Le canton du Jura a tout intérêt de garder son équipe de basketball en première division. Elle reste un outil de promotion.

La SB League pourrait également se doter d’un gros sponsor pour soulager les clubs…

Nous possédons déjà un sponsor très présent. Il nous permet de filmer et diffuser un match avec cinq caméras durant les play-off par exemple. Trouver un gros sponsor pour amener de l’argent pour les clubs pourrait être une idée. Mais je ne crois pas que ce soit un modèle économique viable en Suisse. Cela voudrait dire que les équipes deviendraient des franchises de la ligue comme aux Etats-Unis. Je crois plutôt que les clubs doivent trouver des partenaires privés et publics.

On constate un développement important au niveau de l’image et de la télévision. Les clubs peuvent-ils espérer toucher un jour des droits TV?

A l’heure actuelle, nous devons plutôt payer pour apparaître à la télévision. Pour générer de l’argent, il faut être hypermédiatisé.

Il faut voir ce développement comme un gain en visibilité. Il doit surtout permettre aux clubs de trouver des partenaires économiques et également d’attirer de nouveaux spectateurs.

Erik Lehmann - Keystone ©© KEYSTONE / ANTHONY ANEX Conscient des problèmes de certains clubs, Erik Lehmann ne s’alarme pas. Photo: Keystone

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