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Tout est jouable pour les Suisses en escrime

Sur le papier, tout se présente magnifiquement bien pour Fabian Kauter et Max Heinzer, les deux Suisses respectivement no 2 et 5 mondiaux, engagés mercredi dans le concours olympique à l'épée, à Londres.

30 juil. 2012, 14:27
Max Heinzer, 5e mondial, entame ces Jeux Olympiques de manière décontractée.

Mais ces Jeux, comme les précédents, enseignent la prudence: «On n'a qu'une vie en escrime. Un jour, une vie!», a  résumé Heinzer devant la presse.

Tout peut se jouer effectivement en une touche, sans repêchage possible. Les deux Helvètes ne tirent dès lors pas de plans sur la comète: «Dans notre sport, prévoir constitue une grande erreur», relève Kauter. Plus qu'ailleurs, prendre les événements «les uns après les autres» revêt tout son sens. Fabian Kauter, double  médaillé de bronze individuel et par équipes aux derniers Mondiaux, est exempté des 16es de finale et entrera directement en lice en 8es.

C'est à double tranchant: son adversaire, le Français Yannick Borel (no 18) ou l'Ukrainien Dimitri Karushenko (no 15), sera «chaud» puisqu'il aura déjà disputé un duel. D'un autre côté, Kauter aura eu l'avantage de pouvoir l'observer. Savoir analyser les forces et faiblesses de son adversaire et en tirer profit représente du reste une des clés majeures que les entraîneurs italiens de l'équipe de Suisse, Angelo Mazzoni et Gianni Muzio, ont apporté à leurs escrimeurs depuis leur arrivée il y a quatre ans: «Auparavant, nous étions fixés sur notre propre technique.  Désormais, nous sommes capables d'étudier nos rivaux», explique Kauter.

Palette élargie  
Le registre technique des Helvètes s'est étoffé. Il est fait d'un mélange d'agressivité (surtout Max Heinzer) et de ruse, saupoudré d'un sens de l'esquive aiguisé. L'ancien coach des Suisses, l'Allemand Rolf Kalich, avait jeté les bases, défensives notamment, et le tout s'est affiné sous la conduite des deux techniciens italiens.

Depuis un an et demi, l'escrime suisse a remporté six médailles (quatre de bronze et deux d'or), en individuel et par équipes, lors des trois dernières compétitions majeures, Championnats d'Europe  (deux fois) et du monde. Sans compter plusieurs lauriers en Coupe du monde, dont un récent doublé (Kauter devant Heinzer) à Buenos  Aires.

«Nous espérons poursuivre ici sur la voie de nos derniers succès. Nos athlètes le mériteraient», a relevé Gianni Muzio. Bien qu'il n'y ait que fort peu d'argent à gagner dans ce sport, Max Heinzer a pris le pari d'être professionnel depuis deux ans. Tout comme Fabian Kauter - fils de Michael Kauter, double médaillé aux JO de 1972 -, le Schwytzois vise l'excellence et peut s'inspirer de l'exemple de Marcel Fischer, qui a ouvert la voie avec son titre  olympique en 2004 à Athènes.

Heinzer et Kauter n'ont qu'une crainte: devoir s'affronter dans le duel pour la médaille de bronze - au cas où chacun perdrait en demi-finale -, «le scénario de l'horreur», selon les mots de Heinzer. Les deux hommes se connaissent par coeur et s'apprécient énormément. Ils sont prêts «à faire mal» à Londres mais espèrent ne pas avoir à s'entre-dévorer!

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