Avec sa meilleure performance de la saison de 6m66, réussie au terme de la période de qualification dans le petit stade de Chiasso, Pusterla ne figure qu'en 23e position parmi les 32 engagées à Londres. Mais elle n'avait alors, sur le papier du moins, pas encore atteint son pic de forme. Son meilleur niveau se situe 10 ou 20 cm au-dessus. «Je vais tout faire pour tirer le meilleur de moi-même», promet l'étudiante en psychologie et fille de l'ancien sprinter Fabrizio Pusterla.
Peter Haas, le chef du sport d'élite à Swiss Athletics, a constaté que le vent était en général contraire pour le saut en longueur et le triple saut dans le Stade olympique. Des conditions délicates à négocier, qui nécessiteront d'avoir les nerfs solides pour assurer d'entrée en bon premier saut, souvent capital. Aux derniers Championnats d'Europe à Helsinki, Irene Pusterla s'était classée 7e avec 6m53, mais elle avait manqué l'accès à la finale aux Mondiaux 2011 à Daegu (19e).
La journée de mardi permettra aussi d'assister au premier tour du 200 m (vers 13h). Les 24 meilleurs - soit les trois premiers de chacune des sept séries plus les trois meilleurs temps - seront qualifiés pour les demi-finales. Le Zurichois Amaru Schenkel, avec son record de la saison à 20''48, et le Bâlois Alex Wilson, avec ses récents 20''52, se situent juste dans la zone la plus dense, aux alentours de la 25e place. La lutte pour la qualification s'annonce serrée.
«Tous deux ont le potentiel pour passer», estime Peter Haas. L'entraîneur de Schenkel, Laurent Meuwly, songe pour sa part pour son «poulain» au record de Suisse de Kevin Widmer (20''41 en 1995): «Ce record constitue la prochaine étape pour Amaru ou Wilson, il pourrait tomber ici car la piste est rapide.» Après la déception des récents Championnats d'Europe, le coach fribourgeois a notamment «travaillé» le mental avec Schenkel.