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Faut-il élargir les autoroutes à six pistes?

Pour le Conseil fédéral, il faut améliorer la capacité autoroutière de la Suisse avec des artères à six voies sur de longues distances. Le plan vise notamment le développement de l’autoroute reliant Zurich-Berne-Bâle et l’artère entre Lausanne et Genève. François Launaz, président d’Auto-Suisse, et Lisa Mazzone, conseillère nationale genevoise des Verts, en débattent.

17 janv. 2019, 17:01
Du côté de Zurich, des travaux pour un troisième tube sont déjà en cours pour le tunnel de Gubrist.

François Launaz: «Une bonne chose»

Les infrastructures n’ont pas été adaptées à l’augmentation du trafic et de la population. Celle-ci devrait atteindre 10 millions en 2035. L’autoroute Lausanne – Genève date de 1964. Les bouchons coûtent des milliards et ça pollue.
Pour réaliser Rail 2000, il a fallu utiliser des milliers d’hectares. C’est une bonne chose. Il faut faire de même pour le trafic routier. Celui-ci n’est pas seulement individuel mais aussi commercial et de loisirs. Le troisième âge utilise beaucoup la route. Il y a un besoin de mobilité.

Dans la réalisation, il faut aussi avoir une certaine flexibilité. Dans certains endroits, on peut utiliser la bande d’arrêt d’urgence. Dans d’autres, c’est impossible. Les ponts, par exemple, ne sont pas assez larges. Ils doivent être refaits.
Les budgets sont à disposition. Il faudra des années et des années pour réaliser ces infrastructures parce qu’il y a des oppositions. 

Des projets sont déjà en cours pour le tunnel de Gubrist, qui fait partie du contournement de Zurich, et à Härkingen sur l’A1 dans le canton de Soleure. Il faudra que l’Office fédéral des routes travaille en intelligence avec les villes pour fixer des priorités.

Nous verrons si la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, en charge maintenant des transports, arrive à calmer le débat et met un peu de bon sens dans le débat. 

Refuser d’adapter les infrastructures est une erreur gravissime. Il faut ouvrir les yeux et ne pas utiliser des arguments qui n’ont rien à voir avec le trafic. C’est de l’électoralisme. 

Doris Leuthard avait réussi à arrêter la bataille rail-route. Maintenant, on recommence.

Lisa Mazzone: «Pas de vision»

C’est dépitant. Nous fixons des objectifs pour l’environnement et la qualité de vie et la Confédération mène une politique des années 1960. Il n’y a pas de vision d’avenir. Au contraire, c’est la recette même qui nous a conduits dans le mur en générant des pollutions.

C’est en contradiction avec d’autres objectifs, en matière de climat ou de préservation du territoire. Le trafic est aujourd’hui le point noir dans la protection du climat en Suisse, c’est le domaine qui pêche le plus. Développer les autoroutes a toujours amené du trafic supplémentaire, en créant un appel d’air.

Le premier élément sur lequel nous devrions agir est le taux d’occupation des voitures, aujourd’hui à 1,5 personne. Il y a un énorme potentiel, sans bétonner une seule nouvelle voie supplémentaire, notamment par du covoiturage. 

Mais cela doit devenir vraiment avantageux, aussi financièrement. Il faudrait mettre à disposition des applications intelligentes pour smartphone, des aires de covoiturage pour aider les gens à s’organiser. Une solution serait aussi de réserver des voies d’accès pour les voitures qui transportent plusieurs personnes. 

L’autre élément, c’est clairement le développement du rail, l’améliorer en particulier dans les agglomérations pour permettre aux pendulaires de se déplacer efficacement. Sans oublier les déplacements qu’on peut s’économiser, par le télétravail par exemple.

Avec la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga au Département de l’environnement, des transports et de l’énergie, nous espérons du changement et non plus cette politique aveugle de développement de la route sans se soucier des conséquences. Il est clair que nous avons un certain nombre d’attentes. Il faut construire des alternatives attractives pour permettre aux gens de se passer de la voiture.

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