Appel à un sursaut scientifique dans l'UE pour sauver les abeilles

La mortalité ds abeilles est souvent imputée aux pesticides mais les travaux portant par exemple sur l'évaluation des facteurs multiples du stress sont rares, a déploré jeudi l'Agence européenne de sécurité des aliments qui demande à l'UE de tout faire pour parer à l'hécatombe des abeilles du continent.

14 mars 2014, 07:46
L'Agence européenne de sécurité des aliments regrette la pénurie de travaux sur les abeilles autres que mellifères.

L'Agence européenne de sécurité des aliments, l'EFSA, a appelé jeudi l'Union européenne (UE) à redoubler d'efforts scientifiques pour parer à l'hécatombe des abeilles du continent. Elle prônea déploré jeudi  "la création d'une base de données de recherche centralisée et libre d'accès".

"Une coopération renforcée entre les agences de l'UE, les États membres et les chercheurs s'impose d'urgence pour améliorer notre compréhension de la manière dont les facteurs de stress multiples nuisent à la santé des abeilles", a conclu l'EFSA après avoir passé en revue les quelque 250 projets de recherche sur les abeilles en cours dans l'UE, en 2012 et 2013.

Ce sursaut s'impose face aux "lacunes" freinant la mise en place d'un "programme harmonisé d'évaluation des risques environnementaux pour les abeilles", a précisé l'EFSA dans un communiqué.

Selon Agnès Rortais, spécialiste des abeilles à l'EFSA, "il y a par exemple une pénurie de travaux sur les abeilles autres que mellifères et même pour ces dernières, les études se concentrent sur quelques sous-espèces, alors qu'il existe une grande diversité" en Europe.

Stress pas assez étudié

"Nous avons également noté que les projets portant sur l'évaluation des facteurs multiples du stress sont rares. Or, nous savons que dans leur milieu naturel, les abeilles sont confrontées à toute une série de facteurs de stress", ajoute-t-elle. "Il nous faut améliorer d'urgence notre compréhension de la manière dont ces facteurs interagissent", relève-t-elle.

L'Europe est en déficit d'abeilles - insectes dont les activités pollinisatrices sont indispensables à la production végétale - en raison d'une surmortalité multifactorielle des colonies.

Les apiculteurs ne contestent pas cette imbrication de causes, mais face à l'industrie chimique, ils soutiennent que les pesticides sont la principale cause de mortalité.