La région est-elle bien positionnée pour tirer profit de la digitalisation?
La révolution en cours est portée par des technologies toujours plus complexes qui évoluent très rapidement. Cela met une pression énorme sur les entreprises. La bonne nouvelle pour la région, c’est que l’internet des objets, au cœur de cette révolution, exige des compétences en phase avec l’ADN de la région. Ces objets connectés, qui seront produits par millions, doivent être minuscules et légers et aussi peu énergivores que possible. Avec notre héritage horloger, nous avons une magnifique carte à jouer pour répondre à ces besoins!
Comment le CSEM aide-t-il les entreprises à se profiler dans ce domaine?
Dans maints domaines comme la digitalisation de l’industrie, par exemple via la maintenance prédictive, l’internet des objets ou les réseaux électriques modernes, le CSEM a accumulé au fil des années une expérience unique prête à être adaptée pour les besoins de nos entreprises. Sans oublier la fabrication additive, très intéressante pour la région. Notamment grâce au soutien du canton de Neuchâtel, nous avons développé des compétences pointues que les entreprises peuvent faire fructifier.
Vous placez les PME au centre de votre action…
Ces entreprises sont plus vulnérables. Elles ont moins de moyens et d’expertise que les grands groupes suisses. Nous sommes justement là pour les aider à prendre le train.
Pourtant quand on parle digitalisation, on pense plutôt startup?
Pas question pour nous de jouer une catégorie contre l’autre! Nous sommes par exemple très fiers de notre dernier spin-off Aktiia, qui exploite notre solution unique pour détecter et suivre la pression artérielle, une technologie jugée révolutionnaire. Mais nous sommes convaincus que la clé d’une digitalisation réussie pour la Suisse se trouve chez les PME. Plusieurs d’entre elles ont saisi leur chance avec succès. Cela doit inspirer les autres.
Comment les aidez-vous?
L’an dernier, nous avons par exemple lancé le CSEM Digital Journey, un challenge exclusivement réservé aux PME. Nous allons le reconduire cette année et j’invite les PME neuchâteloises à y participer. A la clé, il y a un soutien de la part de nos experts pour un montant de 100'000 francs pour réaliser un développement digital particulièrement prometteur.
« Une expertise de pointe pour faire les bons choix technologique »
Le leader mondial du sécateur, basé aux Geneveys-sur-Coffrane, a flairé très tôt le potentiel des objets connectés. En 2010, il a fondé la société Felco Motion SA pour développer et fabriquer des sécateurs assistés électroniques, destinés à des usages intensifs. En passe de lancer un concept digital pour la viticulture, l’entreprise a fait appel au CSEM pour valider ses choix technologiques. « Nous devions être sûrs de nos choix en matière de communication et de consommation énergétique pour un objet connecté» explique Stéphane Poggi, CEO de FELCO Motion. « Cette collaboration s’est révélée très précieuse. Elle nous a permis d’éviter certains pièges ». Le lancement de ce nouveau produit est prévu en fin d’année.