La vente sera finalisée d'ici à décembre, sous réserve du feu vert des autorités de la concurrence, ont indiqué hier les deux groupes. Axa, premier assureur européen en terme de chiffre d'affaires et troisième mondial en terme de capitalisation boursière, payera 12,3 milliards de francs en espèces et reprendra la dette de 1,1 milliard de francs.
Le Credit Suisse Group (CSG) réinvestira le produit de la vente dans le développement de ses activités bancaires, a déclaré le président du conseil d'administration de la deuxième banque de Suisse, Walter Kielholz, devant la presse à Zurich. L'objectif de 8,2 milliards de francs de bénéfice net en 2007 est maintenu. A fin mars, l'assureur, fondé il y a 131 ans et acquis par la banque en 1997, représentait 9,4 milliards de francs au bilan du CSG.
Le CSG redevient une banque à part entière. Depuis 2004, le groupe a réorienté sa stratégie sur le modèle de la banque globale intégrée et gère l'assureur comme un investissement financier. Le CSG a donc renoncé à l'introduction en Bourse, planifiée pour la fin de ce mois. Cette opération n'aurait pas assuré d'indépendance durable à la Winterthur, a relevé Walter Kielholz.
La banque assure avoir examiné toutes les variantes et même cherché un partenaire helvétique. Mais dans ce cas, les autorités de la concurrence n'auraient jamais donné leur accord vu la taille de l'assureur. Et les suppressions d'emplois auraient été encore plus importantes, a expliqué Walter Kielholz.
Le patron actuel de la Winterthur, Leonhard Fischer, a confirmé que l'intégration entraînera des réductions de coûts et donc des suppressions d'emplois. Celles-ci n'auront a priori pas lieu en Suisse, où la présence d'Axa est faible, avec 300 employés sur 78.000.
La Winterthur emploie quelque 19.000 collaborateurs, dont 5800 sur territoire helvétique. Le siège principal des activités helvétiques de l'assureur restera à Winterthur et le site se verra confier de nouvelles tâches par Axa. L'avenir de ses dirigeants, celui de Leonhard Fischer y compris, reste incertain.
L'opération va conforter la position d'Axa en Europe, s'est félicité Henri de Castries, président du directoire de la compagnie. Le groupe sera leader en Suisse dans l'assurance dommage et numéro deux dans l'assurance vie.
Il renforcera sa place sur les marchés à fort potentiel de croissance en Europe de l'Est et améliorera sa présence en Asie. Les coûts de restructuration sont estimés à 800 millions de francs (520 millions d'euros). / ats