«Quand donc, si ce n'est maintenant, les salaires de la majorité des bas et moyens revenus doivent-ils à nouveau augmenter sensiblement», s'est interrogé le président de l'USS, Paul Rechsteiner. Les hausses doivent être générales et non individuelles. Au début du mois d'août, Travail. Suisse avait demandé des hausses allant de 2 à 4%. De leur côté, les patrons jugent que l'ampleur des hausses demandées est excessive pour l'ensemble de l'économie. Des augmentations de 3% pourront être obtenues ici ou là, mais pour la plupart des branches, 4% n'est pas réaliste, a dit Thomas Daum, le directeur de l'Union patronale suisse (UPS).
Pourtant, on assiste déjà à la conclusion d'accords salariaux substantiels dans la zone euro, après des années de faible croissance des salaires, a argumenté Paul Rechsteiner. A savoir en Allemagne, le voisin le plus important pour l'économie suisse.
Parallèlement aux hausses générales, il faut mettre au jour les discriminations salariales dont sont victimes les femmes, et les éliminer, affirme l'USS. Selon la centrale syndicale, les femmes gagnent toujours 10-15% de moins que les hommes à profil identique.
Les syndicats demandent donc aux groupes employant plus de 1000 personnes de contrôler leur structure salariale sous l'angle de l'égalité des sexes. Ils ont envoyé des lettres en ce sens à McDonald's, Manor, Swisscom et l'Administration fédérale des finances.
L'instrument de contrôle officiel conseillé pour mener à bien cette mission: le Logib (Lohngleichheitsinstrument Bund), lancé par la Confédération l'an dernier. Une analyse précise et gratuite est proposée aux sociétés avec plus de 50 employés.
Preuve que l'instrument est adéquat pour les grandes et moyennes firmes: le géant pharmaceutique bâlois Novartis a d'ores et déjà mené une telle analyse et introduit des adaptations de salaires pour les femmes. C'est aussi le cas de la société informatique bernoise Bedag et de diverses administrations, comme l'Office fédéral de la communication ou le canton et la ville de Berne.
Le directeur de l'UPS juge lui que la situation s'est améliorée pour les femmes ces dernières années. Il ajoute même que certains secteurs sont exempts de discrimination.
Les syndicats concèdent que les salaires féminins ont augmenté un peu plus que ceux des hommes ces dernières années. Mais si les choses continuent au même rythme, il faudra encore attendre des décennies avant que l'égalité des salaires devienne réalité. / ats