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Les pays émergents vont créer une banque de développement commune

Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (BRICS) vont lancer une banque de développement commune afin de se passer, à terme, de la Banque mondiale.

27 mars 2013, 06:53
Les dirigeants des pays émergents des BRICS vont créer une banque de développement commune destinée à financer des infrastructures.

Les dirigeants des pays émergents des BRICS vont créer une banque de développement commune destinée à financer des infrastructures. Cette nouvelle institution devrait leur permettre de se passer de la Banque mondiale, laquelle se dit "prête" à travailler avec la nouvelle institution.

Les représentants des cinq pays (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont réunis à Durban, en Afrique du Sud, en vue de leur sommet annuel. L'accord en vue de la création de cette banque de développement a été conclu, a indiqué le ministre sud-africain des Finances Pravin Gordhan.

Les détails devraient être annoncés mercredi par les chefs d'Etat et de gouvernement des cinq pays, selon M. Gordhan. La nouvelle banque devrait être dotée d'un capital de départ de 50 milliards de dollars (38,5 milliards de francs), soit 10 milliards de dollars par pays.

Quand bien même elle devrait avoir du mal à réunir cette somme représentant 2,5% de son produit intérieur brut (PIB), l'Afrique du Sud en a fait une priorité. Cette banque permettra de financer les besoins en infrastructures sur le continent africain et d'apporter davantage de concurrence avec d'autres institutions.

La Banque mondiale (BM) s'est dit "prête" mercredi à travailler "étroitement" avec la nouvelle banque de développement, rejetant implicitement toute concurrence entre les deux institutions, a indiqué la BM dans un communiqué.

43% de la population

Soucieux de leur indépendance, les cinq pays, qui rassemblent 43% de la population et produisent le quart du PIB de la planète, veulent toutefois se doter d'institutions et mécanismes communs leur permettant de contourner un système mondial actuellement dominé par l'Occident via le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et les agences de notation.

Outre la création d'une banque de développement, les BRICS pourraient aussi mettre en réserve une partie de leurs fabuleuses réserves de change - 4400 milliards de dollars, selon Pretoria, aux trois quarts détenus par Pékin - pour s'entraider en cas de choc conjoncturel.

Ce pot commun, qui leur permettrait d'éviter un recours au FMI, devrait être doté d'une centaine de milliards de dollars, selon le gouverneur de la banque centrale du Brésil Alexandre Tombini.

La Chine et le Brésil ont d'ailleurs signé mardi un accord portant sur des échanges dans leurs devises respectives pour un montant d'environ 23 milliards d'euros par an, une démarche qui vise à réduire leur dépendance vis-à-vis du dollar américain.

"Notre intérêt n'est pas d'établir de nouvelles relations avec la Chine mais de développer des relations susceptibles d'être utilisées en cas de turbulences sur les marchés financiers", a déclaré le gouverneur de la banque centrale brésilienne après la signature.

Nouvelle forme de colonialisme

L'implantation massive en Afrique de la Chine -géant des BRICS- pose question. Certains estiment que la Chine n'est plus un pays émergent et que ses relations économiques avec le continent africain s'apparentent à une nouvelle forme de colonialisme.

La journée a justement démarré mardi pour le président sud-africain Jacob Zuma par la réception de son homologue chinois Xi Jinping à Pretoria. "Nous voyons les succès de la Chine comme une source d'espoir et d'inspiration. L'émergence de la Chine porte des leçons pour nous, car nous essayons de suivre son exemple", a déclaré M. Zuma.

"Nous considérons chacun l'autre partie comme une priorité (...) et comme une opportunité pour notre propre développement", a relevé M. Xi. Le président chinois a dit espérer que le sommet de Durban déboucherait sur "des résultats positifs et aiderait à intensifier la coopération entre les pays BRICS et les pays africains".

Et les deux pays de signer quelques contrats, notamment dans les domaines des hydrocarbures et du développement d'infrastructures de transport.

Neuf accords

Les deux hommes se sont ensuite rendu à Durban où M. Zuma s'est entretenu en tête-à-tête avec le Russe Vladimir Poutine. Afrique du Sud et Russie ont signé neuf accords allant de l'agriculture aux transports, le président Zuma annonçant un prochain match de football entre les deux pays.

Le gros des discussions entre les cinq dirigeants est prévu pour mercredi matin.




 

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