Parfaire son bagage professionnel en s’intéressant à l’univers ludique? C’est possible grâce à une formation continue proposée par la Haute école de gestion (HEG) Arc, qui délivre le titre de Généraliste en jeux sérieux. Michael Perret, professeur associé en communication et médias sociaux, et Loïc Hans, l’un des intervenants et directeur de la société coopérative chaux-de-fonnière Entrée de jeux, ont développé une offre unique en Suisse romande.

Le canton de Neuchâtel constitue un vivier, dans le contexte du succès du festival Ludesco à La Chaux-de-Fonds. «C’est un cours de niche, mais il n’est pas destiné aux seuls ludophiles», souligne Michael Perret, qui en assure la direction. Cerner ce qu’est un jeu sérieux ne coule pas toutefois de source. «Il ne s’agit pas de jouer pour jouer», précise Loïc Hans.

Univers ludique

Un jeu sérieux est un outil qui, au-delà des apports inhérents à la pratique du jeu, comme la dimension sociale, vise à favoriser la transmission de connaissances et le développement de compétences. Pour les premières, on parle autant de sensibilisation d’un groupe de touristes à un patrimoine historique, de présentation d’une culture d’entreprise à un nouvel employé, que de vulgarisation d’un sujet scientifique pour des participants à une formation.

Les compétences recouvrent les «soft skills», les aptitudes de savoir-être communes: adresse, mémoire, négociation et expression orale. Des jeux sérieux existent aussi pour travailler un «hard skill» spécifique, lié à la formation et l’expérience professionnelle. Les activités de «team building» sont pour leur part la forme la plus courante pour cartographier le fonctionnement d’un groupe et identifier/développer des compétences, par exemple le leadership lors de simulations d’urgence.

Le jeu sérieux, par ses formes modernes, répond donc de manière originale aux questions touchant à la transmission d’un savoir et à la promotion d’un produit, résume Loïc Hans. La formation permet de plonger dans l’univers ludique, de déterminer le type de jeu adéquat à l’animation d’une activité, ou encore de concevoir un jeu sur la thématique de son choix.

Proposée pour la deuxième fois, d’octobre à mars, la formation est «très riche», note Michael Perret. Elle alterne pratique et théorie, en incluant des découvertes de jeux et des ateliers de création. Une première version, il y a un an, s’était révélée trop dense. Le temps de cours a été doublé, avec deux parties que les participants sont invités à enchaîner.

Evaluation et certificat

La première partie décrypte les formes du jeu sérieux: jeu de cartes et de plateau, jeu de rôle sur table et grandeur nature, jeu d’évasion (escape games), jeu de piste et jeu sur support numérique (jeu vidéo, jeu de simulation, réalité augmentée et virtuelle, jeu à réalité mixte). Elle aborde aussi les notions-clés d’une activité ludique: organiser, briser la glace, animer, débriefer, clôturer et évaluer.

La deuxième partie s’intéresse au «game design». Il y est question de conception, avec la mise à disposition d’une boîte à outils, et de réalisation, avec des conseils personnalisés. Au terme des cours, chacune des parties donne lieu à une évaluation qui, en cas de réussite, permet de décrocher un certificat de la HEG Arc.

La formation s’adresse à un vaste public du monde entrepreneurial et associatif: spécialistes en marketing et communication, en ressources humaines et en événementiel, chefs de projets, médiateurs, animateurs socioculturels, ludothécaires et médiathécaires, chercheurs, académiciens, formateurs, enseignants, coachs et thérapeutes.

Philippe Lebet

Le jeu sérieux pour affronter les défis professionnels

Le jeu sérieux apporte des réponses aux défis du monde du travail. La Haute école Arc (HE-Arc) propose d’appréhender le sujet avec une offre unique.