Dans le cadre de la fusion des établissements zougois et zurichois, la caisse de pension Rieter a réalisé un gain de 1,7 million de francs, a déclaré Jürg Maurer hier à Rorschach (SG). Avant cette opération - dont il n'a rien su auparavant - l'institution de prévoyance du fabricant zurichois de machines textiles et de composants pour l'automobile a vendu 40.000 actions Swissfirst.
Les 40.000 autres titres ont été vendus après la fusion. Pour mémoire, avant le mariage, plusieurs autres caisses de pension ont cédé tout ou partie de leurs actions Swissfirst à la demande du patron de ce dernier établissement, Thomas Matter.
Après la fusion, le titre Swissfirst s'est fortement apprécié à la Bourse suisse, laissant ainsi apparaître un manque à gagner pour les institutions de prévoyance ayant vendu leurs positions. Jürg Maurer a clairement rejeté les reproches de délit d'initié, que cela soit de manière générale ou dans le cadre de l'affaire Swissfirst.
Et le gestionnaire d'affirmer n'avoir jamais commis de délit d'initié pour son compte propre ou celui de sa famille. «Je n'ai moi-même jamais détenu d'actions» de la banque zougoise Swissfirst, a-t-il poursuivi. Ses affaires privées et celles de l'institution de prévoyance du groupe établi à Winterthour ont toujours été clairement séparées.
Jürg Maurer a aussi écarté le reproche de s'être enrichi au détriment de la caisse de pension Rieter. L'administrateur a indiqué qu'il allait en conséquence déposer plainte contre le quotidien alémanique «Blick», dont il a notamment fait la une en raison de la fortune personnelle qu'il a amassée ces dernières années.
Le gérant a indiqué que celle-ci se montait effectivement à 68 millions de francs. Une somme qu'il a lui-même gagnée en Bourse. «Ma fortune privée est le fruit de l'investissement avantageux de fonds personnels sur plusieurs années», a expliqué Jürg Maurer.
Le gérant a relevé avoir pris tous les risques et avoir à ce titre essuyé de lourdes pertes au début des années 2000, après l'éclatement de la «bulle internet». Dans son activité pour la caisse de pension Rieter, il s'est en revanche tenu à limiter les risques autant que possible.
L'institution de prévoyance qu'il dirige se porte pour «le mieux», son taux de couverture atteignant 150%, a affirmé Jürg Maurer. Dans le cadre de la fusion entre Swissfirst et la Bank am Bellevue, le Ministère public de Zurich a ordonné mercredi plusieurs perquisitions dans des locaux de la banque Swissfirst.
Les investigations ont permis de mettre en sûreté des preuves. Jürg Maurer a pour sa part indiqué ignorer si une enquête a été ouverte à son encontre. / ats