«Le creux de la vague est derrière nous»

Nicolas Hayek estime que les répercussions de la crise financière restent encore insaisissables. «Il semblerait que le creux de la vague soit derrière nous», estime-t-il, en tablant toutefois sur un recul des ventes au 1er semestre.

24 févr. 2009, 04:15

«Ces deux derniers mois la régression atteignait une ampleur de l'ordre de 10 voire 14%», a indiqué hier le président de Swatch Group dans une interview à «L'Agefi». Pour autant, les indicateurs avancés émanant du réseau de distribution mondial sont «plutôt positifs».

Sans parler de «bout du tunnel», Swatch Group mise sur un redressement de l'activité sur la deuxième partie de l'année. «Si nos projections sont exactes, et en général elles le sont, nous pourrions revenir au niveau de 2006 ou 2007 voire 2008», a ajouté Nicolas Hayek, précisant qu'il s'agissait d'années records. «C'est un peu le retour à l'âge de raison».

Sur la conduite des affaires en temps de crise, le président de Swatch Group a estimé qu'il y a «une myriade d'endroits où effectuer des économies avant de toucher au personnel». Et d'insister, «c'est bien le dernier poste où nous voulons intervenir».

Quant aux opportunités d'acquisitions qui se présentent à l'entreprise, «pour l'instant nous n'allons pas partir à l'attaque ni chercher activement à acheter», a expliqué Nicolas Hayek.

En revanche, le président du Swatch Group a fustigé «des banquiers crétins et malhonnêtes» qui ont utilisé l'argent pour spéculer ou s'offrir des bonus exorbitants. Et d'ajouter: «J'en ai eu des sueurs froides pendant plusieurs semaines».

Le groupe biennois a retiré «partiellement seulement» une partie des fonds placés dans les grandes banques. «Si UBS et CS étaient parties en faillite, nous aurions perdu plusieurs milliards de francs en cash», a expliqué Nicolas Hayek précisant que Swatch Group aurait alors été incapable de payer ses factures et ses salaires. «Nous avons décidé de sécuriser tout cela», a-t-il conclu. /ats