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La Poste: les frais de Postfinance facturés plus cher aux Suisses de l’étranger

Être citoyen suisse et résider à l’étranger peut coûter cher. Les frais facturés par les banques suisses aux expatriés peuvent être jusqu’à 40 fois plus élevés. L’Organisation des Suisses de l’étranger s’attaque à ces pratiques jugées discriminatoires avec Postfinance dans sa ligne de mire, car c’est le seul établissement bancaire public.

26 mars 2019, 07:30
Les tarifs pour les Suisses de l'étranger pratiqués par Postfinance sont jugés discriminatoires.

Les Suisses de l’étranger voient rouge! La cause de leur courroux n’est autre que Postfinance, filiale bancaire de La Poste, à cause des tarifs qu’elle pratique. En effet, les frais de gestion d’un compte pour les détenteurs d’un passeport à croix blanche domicilié hors du territoire national s’élèvent à 25 francs par mois, soit cinq fois plus que pour une personne résidant en Suisse.

Par ailleurs, Postfinance ne permet pas à tous les Suisses de l’étranger d’ouvrir un compte, même s’ils sont en règle, rappelle le Tages-Anzeiger. L’octroi d’une carte de crédit leur est également refusé. Près de 800 000 Suisses sont concernés par ces différences de traitement.

Nous, Suissesses et Suisses de l’étranger, exigeons un accès sans discrimination aux services de Postfinance.
Conseil des Suisses de l’étranger

 

Si Postfinance n’est pas la seule banque à pratiquer des tarifs plus onéreux, comme le souligne Swissinfo dans un article paru en 2018, c’est la seule qui soit à 100% en mains de la Confédération, d’où le combat mené par l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) contre elle.

Le Conseil des Suisses de l’étranger (CSE), ce parlement qui représente la «Cinquième Suisse», était réuni samedi dernier et devait se prononcer notamment sur l’opportunité de déposer plainte pour discrimination contre le géant jaune.

 

Après discussion, les membres du CSE ont finalement renoncé à une action en justice, ainsi que le rapporte Swissinfo. Une issue favorable pour l’OSE reste très incertaine et les coûts d’un procès, de l’ordre de 100 000 francs, ont été jugés trop élevés. Les 140 membres du CSE se sont contentés d’un manifeste adopté à l’unanimité affirmant que «nous, Suissesses et Suisses de l’étranger, exigeons un accès sans discrimination aux services de Postfinance.»

L’importance d’avoir un compte en Suisse

Conserver ou posséder un compte en Suisse n’a rien d’une bagatelle pour ces expatriés, comme l’expliquait Remo Gysin, président de l’OSE, à Swissinfo l’an dernier. Il sert au versement des rentes AVS, à transférer de l’argent aux enfants qui étudient en Suisse, à payer les frais d’entretien d’une tombe de parents décédés ou en cas d’héritage d’une maison d’un membre de la famille resté au pays.

Si les Suisses de l’étranger comprennent que les banques pratiquent des tarifs différenciés en raison de frais administratifs plus élevés, ils estiment que les différences sont actuellement disproportionnées. Les taxes prélevées pour des comptes appartenant à des expatriés peuvent être jusqu’à 40 fois plus élevées.

L’OSE met désormais tous ses espoirs dans la nouvelle législature du Conseil fédéral qui débutera après les élections fédérales de cet automne. C’est le conseiller aux Etats PDC tessinois Filippo Lombardi qui a incité les Suisses de l’étranger à se montrer patients, sachant qu’une plainte pénale aurait pu être contre-productive.

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