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La cherté du franc suisse va peser sur la saison d'hiver

L'hôtellerie suisse a jusque-là bien résisté à la cherté du franc, mais les perspectives s'assombrissent pour la prochaine saison d'hiver. En particulier, les touristes de la zone euro feront défection. Il ne faudra pas attendre un retour à la croissance avant la fin de 2011.

03 nov. 2010, 12:11

Le nombre de nuitées devrait ainsi reculer de 1,5% entre novembre de cette année et avril 2011, par rapport à la même période de l'an passé, ont noté hier dans leurs prévisions le Secrétariat à l'économie (Seco) et l'institut Bakbasel.

La fermeté de la devise helvétique handicape la demande étrangère, qui fléchira d'environ 2,2% cet hiver, avec un recul particulièrement marqué pour les visiteurs en provenance de la zone euro (environ -5%). Bien que plus résistante, la demande des touristes suisses devrait elle aussi se contracter (-0,5%). Les régions de vacances de l'espace alpin seront les plus affectées par la force du franc. Le tourisme d'affaires, plus dépendant de la conjoncture générale que des taux de change, souffrira moins, ce qui permettra aux grandes villes suisses de tirer leur épingle du jeu. Il est probable que le secteur du tourisme suisse ne parviendra pas à surmonter ce creux durant la prochaine saison d'été 2011, allant de mai à octobre, estime Bakbasel. Si la demande intérieure devrait se stabiliser, le nombre de visiteurs étrangers continuera à diminuer (-1,7%).

Trois raisons laissent penser que l'évolution négative des marchés étrangers perdurera, estime Bakbasel. D'abord, les effets positifs des programmes de soutien conjoncturel continueront à s'estomper. Ensuite, la force du franc jouera encore un rôle négatif.

Le troisième facteur résulte d'un événement ponctuel: cet été, les Jeux de la Passion d'Oberammergau en Allemagne (qui ont lieu tous les dix ans) ont drainé de nombreux touristes américains faisant un détour par la Suisse. Or cette forte demande supplémentaire disparaîtra l'an prochain, qui se traduira par une baisse de plus de 10% pour les touristes américains.

L'hôtellerie suisse ne devrait donc pas renouer avec une croissance durable avant la fin de 2011, ce qui devrait se traduire par un recul des nuitées de 1,2% sur l'année entière.

Par contre, une augmentation de 1,4% des nuitées est attendue sur l'année touristique 2012. A cette date, l'industrie hôtelière devrait avoir dépassé les effets de la crise économique et financière ainsi que de la fermeté du franc. En 2013, la reprise devrait être encore plus marquée (+3,3%).

Sur l'année touristique écoulée, soit de novembre 2009 à octobre 2010, l'hôtellerie suisse a enregistré une hausse de 1,6% du nombre des nuitées. La saison d'été (+2,3%) a profité d'une demande étrangère plus forte que prévu, liée en partie à un redressement rapide des économies.

Pour leur part, les remontées mécaniques suisses devraient accuser un recul d'environ 5,2% de leur revenu réel sur l'année qui vient de s'achever. Reste que ce résultat peut être jugé globalement positif, en raison du niveau record des deux années précédentes.

Pour 2011, il faut s'attendre à un léger recul (-0,8%), lié en premier lieu à la baisse des touristes de la zone euro. Par contre, 2012 et 2013 devraient leur permettre de renouer avec des taux de croissance stables, avec une hausse respective de 1,7% et de 2,8%. /ats

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