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L'UBS face à des actionnaires très remontés mercredi à Bâle

L'UBS jouera son avenir mercredi lors d'une assemblée générale extraordinaire qui s'annonce houleuse. Les actionnaires se prononceront sur le plan de recapitalisation concocté par la banque, empêtrée dans la crise des prêts hypothécaires à risque. Convoqués à 10h à la Halle Saint-Jacques, à Bâle, ils voteront sur trois points. Dans l'ordre: la demande de contrôle spécial des comptes déposée par la fondation Ethos, la distribution du dividende 2007 en actions et non en numéraire - un point peu disputé -, enfin et surtout, l'augmentation de capital.

23 févr. 2008, 12:00

Ce dernier point, décisif, est aussi le plus contesté. Le numéro un bancaire suisse veut augmenter son capital de 19,4 milliards de francs, dont 13 milliards par le biais d'une émission de dette convertible, offerte en souscription exclusive au fonds souverain singapourien GIC et à un investisseur du Moyen-Orient anonyme. GIC injectera environ 11 milliards. L'opération, qui exclut les actionnaires existants et génère un fort effet dilutif, a déclenché une pluie de critiques, notamment de la fondation Ethos, de l'ancien président de l'AVS Ulrich Grete, du banquier Ivan Pictet ou encore des associations de défense des actionnaires Deminor et Actares.

L'assemblée générale devra d'ailleurs se prononcer sur la version alternative de l'institut de prévoyance Profond, qui réclame une augmentation de capital ordinaire avec attribution des droits de souscription aux actionnaires existants.

L'UBS recommande de refuser la proposition. Elle estime qu'une offre au public ou une émission ouverte aux actionnaires actuels serait trop lente pour lui apporter les fonds dont elle a urgemment besoin, après avoir déprécié quelque 21 milliards de francs d'actifs et signé une perte historique de 4,4 milliards l'an passé.

L'arrivée du fonds asiatique dans le fleuron helvétique ne laisse pas non plus indifférent. En dépit des propos rassurants tenus par GIC, les interrogations se sont multipliées sur les visées exactes de ce dernier, issu d'une place financière concurrente, et sur le poids disproportionné qu'il risque d'acquérir. Sur la base du nombre maximal d'actions qui pourront être émises, les deux investisseurs détiendront en effet environ 10,4% du capital à l'issue de la conversion, dont quelque 8,8% pour GIC. Le fonds deviendra ainsi le premier actionnaire de la banque et disposera d'une minorité de blocage lors des assemblées générales. D'ici à la date de la conversion, prévue en 2010, les deux investisseurs percevront un coupon annuel de 9%. La banque justifie ce taux alléchant, qui fait des envieux, notamment par le fait que ces derniers ne toucheront aucun dividende avant cette échéance et le risque de baisse des cours supporté par les investisseurs.

Le dernier point concerne l'examen spécial des comptes. La fondation genevoise Ethos, qui représente près de 80 investisseurs institutionnels, a maintenu sa demande, qu'elle a déposée en décembre. En dépit des «efforts de transparence» de la banque, elle estime que les réponses fournies depuis par l'UBS et l'organe de révision sur la gestion et le contrôle des risques ne sont toujours pas convaincantes. Ce point pourrait raviver dans la salle les appels à la démission du président du conseil d'administration Marcel Ospel, même si ce dernier demandera en avril sa reconduction pour une année lors de l'assemblée générale ordinaire du 23 avril. / ACE-ats

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