L’annonce a pris tout le monde par surprise. Il n’est que 9 heures du matin, vendredi, quand le premier ministre, Narendra Modi, s’adresse à la nation sans prévenir. Il décrète l’abrogation de la libéralisation du commerce des matières premières agricoles à cause de la grogne des paysans. «Tout en m’excusant auprès de mes compatriotes, je tiens à dire avec sincérité que nos efforts pour convaincre n’allaient pas dans le bon sens», déclare-t-il.
Sourde oreille
Voilà treize longs mois que les agriculteurs se battent pour faire tomber cette réforme censée encourager les investissements privés. Lorsque le Parlement approuve les trois lois qui la composent, en septembre 2020, les cultivateurs du Penjab descendent dans les rues, paralysent les voies de chemin de fer, boycottent les produits et services d’Adani et Reliance, deux conglomérats qu’ils soupçonnent d’être les grands gagnants de cette législation. Modi fait la sourde oreille. La mobilisation s’amplifie.
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