Huit ouvriers d'Intra Domun ont décidé hier de cesser définitivement leur travail: à l'issue de l'assemblée tenue hier soir dans les locaux du syndicat Unia, la trentaine de collaborateurs de l'entreprise de Marin ont choisi des options différentes.
«Certains d'entre eux ne peuvent pas se permettre de renoncer à leur travail, et d'autres vont encore réfléchir et envisagent une résiliation de leur contrat dans les délais», expliquait hier soir Fabien Vuillème, d'Unia, à l'issue de plus de deux heures de discussions.
Un ultimatum avait été fixé à l'entreprise, spécialisée dans le carrelage, afin qu'elle verse l'intégralité des salaires d'avril et fournisse des sûretés quant au versement des salaires à venir (nos éditions de mercredi et d'hier). Or, si la quasi-totalité des employés ont été payés, Intra Domun n'est pas entrée en matière pour les sûretés. «L'avocat de l'employeur ne reconnaît pas notre légitimité», ajoute le secrétaire syndical.
Les travailleurs ayant choisi de quitter immédiatement l'entreprise ont préparé leur lettre dans la nuit d'hier à aujour'dhui. Ils s'inscriront au chômage, comme le permet la loi, et tenteront surtout de trouver un autre emploi. Un contact a été pris avec la Fédération neuchâteloise des entrepreneurs, qui devrait lancer un message à ses membres. «C'était une décision très difficile à prendre, et je comprends les ouvriers qui n'ont pas pu s'y résoudre», commente Fabien Vuillème.
Reste à voir ce qu'il adviendra des procédures engagées à l'encontre de l'entreprise, qui aurait une ardoise de charges sociales impayées de plusieurs centaines de milliers de francs. / frk