Les années LVMH avaient été très féminines. Mais depuis sa reprise par le groupe Movado fin 2003, Ebel se rééquilibre du côté de sa clientèle masculine. «Le sport a toujours été un vecteur de communication pour parler aux hommes», glisse Marc Michel-Amadry. Et le vice-président du marketing de rappeler que dès les années 1980, sous l'ère Blum, Ebel menait un sponsoring très actif. Avec Edberg, Becker, Agassi, Noah ou le pilote Niki Lauda. «C'était autant de raisons, de façons pour un homme, d'entrer dans le monde d'Ebel.»
Depuis, grands tennismen et tournois ont été récupérés par d'autres marques. Alors que le ticket d'entrée dans la F1 est devenu exorbitant. La voile? «Dans la Coupe Louis Vuitton, 9 équipes sur 13 sont en partenariat avec des marques horlogères, voulions-nous être le 10e?» Le football, en revanche, reste un sport relativement délaissé par l'horlogerie. Et pourtant, son image a énormément évolué en dix ans. «Il a perdu son côté prolétaire.» Les stades sont devenus des joyaux, conçus par les architectes les plus renommés. A l'instar de l'Allianz Arena de Munich, réalisé par les Bâlois Herzog et de Meuron.
Outre le statut de chronométreur officiel, l'alliance avec le Bayern offrira à Ebel l'accès aux loges VIP et une forte visibilité sur le site internet du club, consulté 42 millions de fois par mois, par des fans de toute la planète. Comme pour Arsenal, l'horloger chaux-de-fonnier présentera en automne un modèle en série limitée aux couleurs du club, le calibre 245 (2 fois 45 minutes), qui complétera la ligne 1911. Particularité, le chronographe mesure précisément chaque mi-temps. Un autre compteur prend la relève pour les prolongations.
Ebel poursuit son rapprochement avec les clubs les plus prestigieux de l'élite du football européen. Des équipes porteuses de valeurs, d'une philosophie, d'un héritage. Après les Gunners d'Arsenal et le Bayern, deux autres membres devraient rejoindre prochainement la famille. De quoi imaginer, un jour, un tournoi réunissant les équipes Ebel, confie Marc Michel-Amadry. «C'est bien de rêver un tout petit peu. Des fois, on serait étonnés...» / DJY