Cruel manque de relève dans la mécanique

Face au manque de relève dans l'industrie mécanique en Suisse romande, le secteur tire la sonnette d'alarme. Chaque année plus de 1100 employés quittent les entreprises et seuls 700 jeunes entrent en formation. La branche appelle les entreprises à former plus d'apprentis. «La situation est d'autant plus grave que nous n'avons pas de crise industrielle pour expliquer le vide générationnel énorme qui nous menace», a déclaré hier le secrétaire général du groupement suisse de l'industrie mécanique (GIM-CH), Frédéric Bonjour. Selon une étude mandatée par le GIM-CH dans le secteur de l'industrie technique de précision et de la microtechnique, quatre entreprises sur dix ont des patrons ou des cadres supérieurs âgés de plus de 60 ans. «Ce qui signifie que de très nombreuses entreprises sont menacées de disparaître si elles ne trouvent pas de repreneur dans les dix ans», a dit Frédéric Bonjour. «Pour garantir l'avenir du secteur, il faudrait former 2000 personnes par année, dont au moins 500 polymécaniciens et mécapraticiens. Or la branche n'en forme que 250 par an», a ajouté le secrétaire général. A cet égard, l'enquête du GIM-CH révèle que ce sont avant tout les PME qui doivent affronter le «vide générationnel». Si celles-ci forment plus d'apprentis que les grandes entreprises, - 2,7% de 16- 20 ans contre 1% dans les firmes de plus de 100 employés -, ces jeunes collaborateurs sont par la suite cooptés par les sociétés plus importantes. Ainsi, les grandes entreprises comptent 58% de 26-45 ans contre 44,5% dans les petites sociétés de 1 à 20 employés. Celles-ci comptent par ailleurs un nombre plus élevé de collaborateurs de plus de 50 ans (34,2% contre 23,2%) «Cela signifie que ces entreprises attirent les jeunes avec des perspectives salariales et de progression hiérarchique que ne peuvent offrir bon nombre de PME», a souligné Frédéric Bonjour.

30 oct. 2007, 12:00

Le manque de renouvellement générationnel se fait avant tout sentir dans les principaux métiers d'ateliers que sont les mécaniciens, les polymécaniciens, les constructeurs et les opérateurs. Chez les polymécaniciens, la situation est particulièrement inquiétante, selon l'étude: les plus de 50 ans représentent en effet 34,6% des effectifs et les moins de 30 ans 19% seulement. En Suisse romande, 250 jeunes entament cette formation chaque année alors qu'il en faudrait au moins 380 pour pallier ce déficit chronique.

Le GIM-CH préconise une revalorisation de cette filiale en relevant à quatre ans le nombre d'années pour l'obtention du CFC (trois actuellement). Le groupement appelle également chaque entreprise à former plus de nouveaux apprentis. / ats