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Après l'alliance avec Chrysler, Fiat veut s'emparer d'Opel

L'alliance avec l'Américain Chrysler à peine finalisée, l'Italien Fiat veut s'emparer du constructeur Opel afin de donner naissance à l'un des premiers groupes automobiles mondiaux. Il a présenté hier son projet au gouvernement allemand.

05 mai 2009, 11:22

Son patron Sergio Marchionne a discuté à Berlin avec le ministre de l'Economie Karl-Theodor zu Guttenberg de son plan de reprise de la marque allemande, filiale de l'Américain en détresse General Motors, avant une entrevue prévue avec le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. Il devait aussi s'entretenir dans la journée avec le chef du comité d'entreprise d'Opel, Klaus Franz.

Quelques détails sur le projet italien ont filtré: Theodor zu Guttenberg a ainsi annoncé hier que Fiat comptait garder trois des quatre usines d'Opel en Allemagne et conserver la marque. Le ministre a aussi révélé que «Fiat voulait réaliser (la reprise d'Opel) sans contracter de dettes», mais pourrait solliciter des garanties d'Etat dans toute l'Europe pour combler un besoin de financement de «5 à 7 milliards d'euros». Theodor zu Guttenberg a qualifié le projet italien d'«intéressant». Mais il a prévenu que Berlin ne déciderait pas dans la précipitation et rappelé que l'équipementier canadien Magna avait aussi manifesté son intérêt pour Opel. L'affaire est loin d'être gagnée pour Fiat. En Allemagne, le dossier est sensible. Opel y emploie près de 26 000 personnes, et nombre de responsables politiques et syndicaux sont hostiles à la firme italienne. Fiat souhaite mettre la main plus globalement sur toutes les activités européennes de GM, ce qui inclut également le suédois Saab et le britannique Vauxhall.

L'idée de Fiat est de créer une nouvelle société qui regrouperait sa branche automobile (marques Fiat, Lancia et Alfa Romeo) ainsi que la part qu'il va détenir dans Chrysler et les activités européennes de GM, et d'introduire le tout en Bourse. Fiat possède par ailleurs Ferrari, Maserati, CNH (machines agricoles et engins de construction) et Iveco (camions et bus).

Cette fusion ferait naître un groupe au chiffre d'affaires annuel d'environ 80 milliards d'euros (120 milliards de francs) et qui produirait 6 à 7 millions de véhicules par an. Il se retrouverait ainsi l'un des premiers mondiaux du secteur derrière le numéro un, le japonais Toyota, et rivalisant avec l'allemand Volkswagen. Sergio Marchionne espère finaliser l'opération d'ici la fin mai et introduire en Bourse le nouvel ensemble d'ici la fin de l'été.

Fiat et Opel ont déjà été alliés de 2000 à 2005, à l'époque du partenariat entre l'italien et GM en Europe et en Amérique latine, et avaient développé ensemble une plate-forme commune pour la Grande Punto et la Corsa.

Cette alliance s'était terminée par un échec et a laissé de mauvais souvenirs. GM avait versé 1,5 milliard d'euros à Fiat pour éviter de devoir lui racheter comme convenu sa branche automobile, alors dans un état moribond.

Depuis Fiat s'est redressé de façon spectaculaire et veut profiter de la crise pour s'imposer dans le paysage automobile, alors qu'il est aujourd'hui un poids moyen avec une production de 2,15 millions de véhicules en 2008.

Selon Sergio Marchionne, il ne restera à terme que six constructeurs capables de produire au moins 5,5 à 6 millions de véhicules par an. /ats

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