Le nombre d’appels vidéo passés via «Teams» a bondi de plus de 1000% en mars 2020, au début de la crise sanitaire, selon Microsoft. Actuellement, 70% des données numériques mondiales proviennent des vidéos en ligne. Mais comment une vidéo peut avoir un impact énergétique?

C’est simple. Regarder une vidéo c’est en fait transporter des données numériques d’un point A (le serveur où la vidéo est hébergée) vers un point B (votre laptop ou smartphone). Plus la vidéo est lourde, plus son impact sera important.

Simplifions davantage. Imaginez un camion de marchandises allant d’un point A à un point B. Plus il sera chargé, plus il consommera d’essence et plus il polluera. Cet exemple s’applique aussi aux emails et appels vidéo. Ainsi, savez-vous qu’une saison d’une série sur Netflix en haute définition contient plus de données que l’intégralité́ des articles en anglais de Wikipédia?

En moyenne, nous regardons 5 à 10h de vidéos et films sur internet par semaine. Une heure de vidéo en haute définition, ce sont 4 gigas de téléchargés. Si l’on considère qu’un email avec une pièce jointe (le cas le plus grave) représente en moyenne 0,002 Go (2Mo), alors il faudrait supprimer 2000 emails avec pièce jointe pour compenser l’empreinte écologique… d’une seule vidéo.

En 2030, le numérique deviendra le premier consommateur d’électricité au monde. Dans un contexte de crise énergétique, cela pose problème.

Sans compter que regarder une vidéo sur Netflix représente l’émission de 18 grammes de CO2, en raison notamment de l’alimentation des centres de données et de l’extraction des matériaux destinés à la fabrication des TV connectées, ordinateurs ou tablettes.

Afin de contrer cette empreinte écologique, la première bonne pratique est de réduire la quantité de streaming. La deuxième est de préférer le Wi-Fi plutôt que la 4G/5G. Celui-ci est beaucoup moins gourmand en électricité.

Une troisième bonne habitude est de «faire maigrir» les vidéos. Cela consiste à regarder les vidéos dans des dispositifs moins énergivores (laptops plutôt que télé) et de réduire leur qualité. Cette deuxième option est possible sur la plupart des médias. Et c’est très facile! Vérifiez par exemple sur YouTube. En bas à droite de la vidéo, dans les paramètres, vous pouvez diminuer la qualité de la vidéo.

Enfin, il est également judicieux de privilégier les podcasts, ou les outils comme Audio Only YouTube - sur Firefox ou Chrome -, qui coupent la vidéo et diminuent grandement l’empreinte du streaming. Le flux de données en audio consomme 1000 fois moins de bande passante que la vidéo.

Ces gestes sont importants si l’on veut abaisser l’impact énergétique et environnemental du streaming, qui n’est actuellement pas près de chuter. Loin s’en faut.

Netflix concentre déjà 15% du transit de données mondiales. Et, en 2030, le numérique deviendra le premier consommateur d’électricité au monde. Dans un contexte de crise énergétique, cela pose problème. Streamer ou ne pas streamer, telle est la question.

Le streaming, coupable de la crise énergétique?

Ivan Mariblanca Flinch, fondateur et directeur général de Canopé, nous rend attentifs au fait que regarder des vidéos, cela a un impact écologique conséquent. Il nous donne ses conseils pour le réduire.