Si le numérique était un pays, il serait le 3e pays le plus consommateur d’électricité. C’est le constat énergétique de la transition numérique actuelle. Oui, la transition numérique est nécessaire, il n’y a pas de doutes. Néanmoins, y intégrer les critères environnementaux est essentiel pour pérenniser et optimiser la numérisation de notre société et nos entreprises.

Le problème, c'est que la transition numérique s’est construite exclusivement sur des approches technologiques. Celles-ci se juxtaposent plutôt qu’elles ne se substituent avec les approches écologiques. Cela engendre donc une surconsommation électrique. A tel point qu’actuellement, la consommation énergétique dans le monde augmente d’environ 9% par an. Pour les entreprises de services, les équipements informatiques représentent déjà 21% de leur consommation d’électricité.

L’obésité numérique actuelle est l’une des raisons de cette surconsommation. On compte 11 dispositifs électroniques par Européen. Bien que la consommation électrique de chaque dispositif soit faible, c’est l’effet de masse qui explique cette consommation. Dans le monde, il y a plus de 34 milliards d’appareils électroniques individuels et 100 millions de serveurs conservant nos données.

75% des consommations du matériel informatique ont lieu en période d’inactivité: le soir, le week-end et les vacances.

Cet écosystème numérique engendre une consommation électrique équivalente à 4 fois la consommation de la France! Et si on reste dans l’Hexagone, 10% de l’électricité française est consommée par son parc numérique, représentant 2,9% de ses émissions de gaz à effet de serre. Or, une grande partie de ces émissions est facilement évitables avec des bonnes pratiques.

En effet, 75% de la consommations du matériel informatique a lieu en période d’inactivité: le soir, le week-end et les vacances. De quoi se poser des questions sur nos habitudes. L’industrie mise sur l’efficience énergétique des équipements pour limiter cette augmentation. Même si cette avancée est à saluer, elle ne sera pas suffisante. Les activités numériques augmentent plus vite que les progrès d’efficacité énergétique des technologies.

On fait face à un problème de culture numérique que la technologie ne peut pas résoudre. Alors, quelles sont les bonnes pratiques?

En entreprise et à la maison, la première est de débrancher les équipements quand ils ne sont pas utilisés. Par exemple, une box internet consomme plus qu’un lave-linge en restant en permanence connecté. Pour les entreprises, on peut se demander si l’ensemble des serveurs actifs la nuit sont vraiment nécessaires. Ensuite, paramétrer les équipements pour se mettre en veille après plusieurs minutes sans activité. Ces petits gestes contribuent à sauver le monde.

Et vous, êtes-vous prêts à appliquer les bonnes pratiques et à devenir des super-héros du numérique?

Et si, en éteignant la box Wi-Fi la nuit, nous sauvions le monde?

Ivan Mariblanca Flinch, fondateur et CEO de Canopé, revient sur la consommation passive mais très importante des outils numériques.