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Eclairage: «Comment rebondissons-nous dans l’adversité?»

Des universitaires nous éclairent sur des sujets d’actualité, de société, ou de recherche. Aujourd’hui, Gaël Brulé de l’Institut de sociologie de l’Université de Neuchâtel évoque notre capacité de résilience dans l’adversité.

08 avr. 2019, 14:00
Une recherche universitaire a observé quelles ressources permettaient aux individus de récupérer lorsqu’ils faisaient face à la séparation, la perte d’une proche, le handicap ou le chômage.

Nos vies sont jalonnées d’évènements en tous genres, plus ou moins heureux. Quand nous faisons face à un évènement difficile, nous avons tendance à d’abord nous sentir mal, tristes, déprimés pendant un temps, puis, généralement, nous récupérons. C’est ce qu’on appelle la capacité à rebondir ou résilience.

Toutefois, nous ne sommes pas tous égaux pour repartir de l’avant; la façon dont nous réagissons à ces évènements dépend d’un grand nombre de facteurs individuels, matériels, contextuels.

Dans le cadre d’une étude s’appuyant sur le panel suisse des ménages, menée avec Ursina Kuhn, nous avons observé quelles ressources permettaient aux individus de récupérer lorsqu’ils faisaient face à la séparation, la perte d’une proche, le handicap ou le chômage. Nous avons tous plus ou moins de ressources matérielles (patrimoine), sociales (relations), spirituelles et des personnalités différentes et elles n’ont pas toutes la même utilité pour nous aider dans l’adversité.

 

Nous avons tendance à d’abord nous sentir mal, tristes, déprimés

Si certaines vont dans le sens de l’intuition, d’autres nécessitent d’y réfléchir plus posément. Ainsi le fait d’avoir du patrimoine n’aide pas les individus à affronter un évènement de vie, même quand ils font face au handicap ou au chômage. Pire, le fait d’en avoir rend la séparation plus compliquée, donc, heureux celui qui n’a rien lors d’une séparation.

Le support social, pilier des études sur les parcours de vie, est souvent présenté comme un support miracle. Pourtant, s’il se révèle utile lorsque nous faisons face au chômage par exemple, il est des cas où son apport est moins évident, comme lorsque nous perdons quelqu’un de proche, à cause de phénomènes comme la surprotection.

Parmi toutes les ressources à notre disposition, ce sont les ressources spirituelles qui nous aident le plus à affronter les évènements de vie, puisque ressources spirituelles et religieuses aident lors des évènements de vie étudiés (à l’exception de la séparation, qui sera encore plus mal vécue par les personnes allant à un lieu de culte que les autres).

Ceci semblerait avaliser cette intuition de Francis Bacon, écrite il y a cinq siècles: «Les troubles et l’adversité ramènent à la religion.»

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