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Sur un vélo électrique, fait-on vraiment du sport?

Munie d'un moteur, la machine permet de rouler plus vite et surtout, de monter des côtes sans effort, sans perler du front ni sentir des tiraillements dans les cuisses. Pédalons-nous dans le vide pour autant? Les réponses de trois professionnels.

30 mars 2021, 08:38
Si l'effort fourni sur un vélo électrique est  plus faible, il n'est pas pour autant négligeable.

Plongés dans le contexte actuel de pandémie, certains craignent de prendre les transports en commun et optent pour des trajets en extérieur, campés sur un vélo électrique. Si l'on saisit facilement l'effort physique fourni sur un modèle classique, qu'en est-il de celui effectué sur la version avec assistance? Fait-on réellement du sport en pédalant?

«Les patients nous posent énormément la question», commente Victoria Tchaikovski, médecin du sport à la clinique Drouot à Paris. Et pour cause, le moteur du vélo électrique permet au cycliste de rouler plus vite (jusqu'à 25km/h) et surtout, de l'aider à monter des côtes plus facilement, en réduisant l'effort, donc.

Si ledit effort fourni est certes plus faible, il n'est pas négligeable. «Automatiquement, le pédalage va engendrer une activité physique», indique d'emblée ce médecin du sport. «Le mouvement de flexion-extension est d'ailleurs souvent utilisé en rééducation par exemple. L'effort, même moindre, reste bénéfique.»

Adapter la puissance de l'assistance

De plus, le vélo électrique participe à faire bouger les plus sédentaires, les personnes peu sportives ou les plus âgées. «Ce n'est pas une mobylette, même avec une assistance électrique, on fait du sport puisqu’on mouline comme sur un vélo traditionnel», souligne Thibault Richard, coach sportif spécialisé en cyclisme à Annecy.

Ce n'est pas une mobylette, même avec l'assistance, on fait du sport,
Thibault Richard, coach sportif

Et plus on pédale vite, moins l’assistance fonctionne. «Pendant un sprint, l'aide électrique se désactive automatiquement», poursuit le professionnel. Tout dépend aussi de la façon dont le cycliste utilise la machine. En clair, libre à lui de couper l’assistance lorsqu'il est sur terrain plat, et d'utiliser les paliers d'assistance électrique (en moyenne de 1 à 5) lors de montées, par exemple.

«Je conseille à mes patients de mettre une assistance électrique faible voire nulle à 75% du temps, pour faire au moins un peu d’exercice physique», ajoute la docteure Victoria Tchaikovski.

Des trajets plus longs

L'assistance électrique rassure et surtout motive. Résultats? «Beaucoup vont faire des trajets plus longs que ce qu’ils avaient initialement prévu, puisqu’ils savent qu’ils ont de quoi les aider en cas de fatigue», informe le coach Thibault Richard.

Selon Simon Soussan, cofondateur de la société Vélo Électrique France, qui possède plusieurs boutiques à Paris, certains clients attestent de résultats physiques. «Perte de poids, meilleur rythme cardiaque, mais également bienfaits psychologiques sont autant d'éléments que l'on nous fait remonter.»

«Tout dépend bien sûr de la durée et de l'intensité de l'effort, mais en pédalant trente minutes, trois fois par semaine, on se sentira bien plus en forme au bout d'un mois», ajoute le coach sportif Thibault Richard.

Selon la médecin du sport Victoria Tchaikovski, aller tous les jours au travail sur son vélo électrique complète le nombre de pas journalier recommandé pour être en forme. Avec une pratique de trente minutes par jour, la médecin informe que l'activité permet de travailler sa capacité physique et cardiaque. 

Une étude de l'Université de Bâle publiée en mai 2018 dans le «Clinical Journal of Sport Medicine» a même montré que le vélo électrique était aussi bon pour la santé que le vélo traditionnel.

Louise Ginies/Le Figaro

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