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La pression s'accentue sur le prix des médicaments

La pression s'accentue sur le ministre de la Santé Pascal Couchepin et l'industrie pharmaceutique. Ce week-end, les consommateurs alémaniques et les caisses- maladie ont brandi la menace d'une initiative populaire pour faire baisser le prix des médicaments.

02 juin 2009, 05:50

Si les coûts des médicaments ne sont pas abaissés d'au moins 800 millions de francs, une initiative sera lancée, a averti dans le journal «Sonntag» la conseillère aux Etats Simonetta Sommaruga (PS/BE), qui est aussi présidente de l'organisation alémanique de protection des consommateurs (SKS). Après la séance du Conseil fédéral de vendredi, Pascal Couchepin avait certes annoncé qu'il présentera des mesures pour faire baisser les prix des médicaments, mais sans donner de chiffres.

Samedi, Peter Indra, vice-directeur de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), a évoqué un potentiel d'économies de quelque 350 à 450 millions de francs. C'est toutefois insuffisant aux yeux des organisations de protection des consommateurs et des caisses-maladie. Simonetta Sommaruga estime les économies potentielles à près d'un milliard de francs.

L'initiative, qui serait soutenue, outre les organisations de consommateurs, par les caisses-maladie, les organisations de patients et le commerce de détail, porterait sur deux points: l'autorisation des importations parallèles et le remboursement par les caisses uniquement du médicament le meilleur marché.

Pour renforcer la pression sur Pascal Couchepin et le Conseil fédéral, la SKS a lancé en outre lundi une pétition en ligne qui exige des mesures rapides et efficaces contre la hausse des coûts de la santé.

Le prix des médicaments est également l'objet de discussions entre les organisations faîtières des caisses-maladie (santésuisse) et de l'industrie pharmaceutique Interpharma), a indiqué Thomas Cueni, secrétaire général d'Inter-pharma. Le but est de présenter à l'OFSP une proposition de baisse des prix.

Santésuisse a aussi un autre objectif dans ces négociations, selon son porte-parole Felix Schneuwly: éviter une pluie de recours de l'industrie pharmaceutique si les prix sont effectivement abaissés. L'OFSP a exprimé cette crainte.

Pascal Couchepin ne doit pas reculer devant un conflit avec l'industrie pharmaceutique et ne doit pas craindre des recours des entreprises, dit pour sa part Simonetta Sommaruga. «J'aimerais bien voir Monsieur Vasella qui retire un médicament seulement parce qu'il n'en reçoit plus le prix exigé». L'industrie pharmaceutique ne le fera pas, car elle renoncerait ainsi à un commerce hautement lucratif. La conseillère aux Etats espère en outre que les médecins soutiendront aussi l'initiative si elle est lancée.

Le modèle du médecin de famille doit en outre devenir le standard, plaide Simonetta Sommaruga. Les patients qui ne sont pas prêts à coordonner leur traitement et à contribuer ainsi à une baisse des coûts doivent payer une participation aux frais plus élevée. D'autres acteurs y sont allés de leurs recettes ces derniers jours dans la presse pour endiguer les coûts de la santé. Selon Manfred Manser, directeur de la caisse-maladie Helsana, il faudrait réduire de 10% le nombre de spécialistes et revaloriser les généralistes dans les régions périphériques.

Pour le conseiller aux Etats Eugen David (PDC/SG), président de cette même caisse Helsana, il faut créer un institut indépendant pour permettre à la Confédération de contrôler l'économicité du système de santé de manière beaucoup plus détaillée. On pourrait ainsi réaliser des économies de 10%.

Le président du PDC Christophe Darbellay plaide pour sa part pour une réduction drastique du nombre d'hôpitaux et de lits. Quant au WWF Suisse, il a réalisé une étude selon laquelle une baisse des émissions de 40% de CO2 permettrait d'économiser 800 millions de francs de frais de santé par année. /ats

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