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L'abandon du site de Perreux n'est plus tabou

28 avr. 2011, 07:05

Un Club-Med sur le site de Perreux? On n'en est pas là. Mais la question n'est plus taboue. Pascal Montfort, directeur général du Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP), évoque en tout cas l'abandon possible du site de Perreux en raison de «considérations politiques, organisationnelles et financières».

Il présentait hier à la presse la situation du CNP à la charnière des plans d'action 2010-12 et 2013-15. Deux plans qui répondent à une double exigence: suivre les réorientations politiques décidées par le Conseil d'Etat en s'assurant qu'elles permettront de toujours mieux servir la population.

Les réorientations, c'est notamment le financement de prestations demandées à des institutions de droit public (et non plus, par exemple, le subventionnement du déficit de ces institutions). Du coup, on est passé, à l'Etat, d'un service de contrôle financier à un rôle stratégique et de haute surveillance.

La restructuration du Service cantonal de la santé publique a amené le CNP à revoir son organigramme. Et surtout à faire en sorte que les trois départements cliniques (psychiatrie de l'enfant et adolescent, de l'adulte et de l'âge avancé) fonctionnent de manière plus autonomes, de même que les secteurs EMS et hébergement de personnes à l'AI avec ateliers.

«Cette autonomie est nécessaire parce que de telles unités doivent être prêtes à sortir, si l'autorité politique le décide, du giron du CNP et à poursuivre leur mission», explique Pascal Montfort. Car des changements, il y en a eu et d'autres suivront.

Ainsi, en septembre prochain, tout le pôle hospitalier de la psychiatrie de l'adulte aura déménagé de Perreux à Préfargier. Le site de Perreux conservera le pôle de compétence pour l'âge avancé, les foyers et ateliers. Mais jusqu'à quand ces bâtiments resteront à moitié vide? Tout dépendra des décisions de l'Etat, propriétaire des lieux.

Il aurait parfaitement le droit de vendre ce patrimoine à un promoteur, mais aussi d'y créer un centre pour malades d'Alzeimer. Comme la location coûte 3 millions par an au CNP et que l'Etat vient de lui faire cadeau de 18 mois de loyer pour ne pas lui couper les ailes au mauvais moment, il devient concevable que le CNP quitte le site.

De toute manière, il y a du pain sur la planche: ouverture cet automne, à Neuchâtel et dans les Montagnes, de deux centres de consultation ambulatoire, puis d'une unité d'urgence à l'hôpital de Pourtalès.

Et l'avenir est bourré de défis. Dès 2012 s'ouvrent les frontières cantonales dans le domaine du financement hospitalier. Avec cette concurrence nouvelle dans l'Arc jurassien, le CNP est bien placé mais doit voir plus loin. Par exemple devenir un pôle d'excellence clinique et de formation (avec la HES).

Dans le domaine psychiatrique, il faut suivre les «maladies nouvelles», indique le Dr Pedro Planas, directeur médical du CNP: les troubles de l'alimentation, le vieillissement avec des pathologies liées à l'alcool, le développement de la psychiatrie de proximité, qui se poursuit.


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