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Jouer avec le virus H1N1 une partie de roulette russe

Certaines personnes cherchent à contracter le virus H1N1 avant qu'il ne soit trop dangereux. Une idée jugée indéfendable.

17 juil. 2009, 04:15

Aux Etats-Unis et en Angleterre, nous apprend «Le Monde» du mercredi 15 juillet, s'organisent des «flu parties», des «soirées grippe», «flu» étant le diminutif de influenza. Il s'agit pour les heureux participants d'approcher du plus près possible le porteur du virus de la grippe A/H1N1, de respirer ses sécrétions, d'inhaler ses gouttelettes de salive empoisonnées.

Bien que scientifiquement plausible, cette idée est qualifiée de «bizarre» par Jean-Louis Zürcher, qui s'occupe de la communication à l'Office fédéral de la santé publique: «Même si actuellement le virus ne semble pas très redoutable, la grippe A est une maladie dangereuse et je trouve bizarre d'aller se frotter ainsi à un agent infectieux. Cela pose aussi un problème moral: une fois contaminé, est-il acceptable de transmettre la maladie à des enfants, à des vieillards, à des personnes à risques? Pour nous, un tel procédé est indéfendable.»

Spécialiste en infectiologie à l'Hôpital cantonal de Fribourg, le docteur Christian Chuard s'aligne sur la position des autorités sanitaires: «Le virus H1N1 est mal connu, mais on sait qu'il tue une personne sur 1000. Maintenant, imaginons le cas d'un médicament qui tuerait une personne sur 1000, qui accepterait de le prendre? Personne! Les participants à ces «flu parties», eux, sont d'accord d'endosser un tel risque.»

Le virus H1N1 a ressuscité une vieille pratique: dans certains pays, en Allemagne, en Angleterre, on conseillait aux enfants d'approcher leurs camarades qui souffraient de varicelle ou de rougeole pour attraper ces maladies avant l'âge adulte. «Une varicelle est bénigne pour un enfant, elle peut être grave pour un adulte. Autant l'attraper jeune», rappelle Christian Chuard, qui parle d'une forme de «vaccination sauvage». Car le système immunitaire garde une mémoire des virus auxquels il a été confronté: il développe des anticorps qui vont, des années ou des décennies plus tard, reconnaître l'agent infectieux et le combattre. /JAM-La Liberté

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