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Climat: cinq entreprises, bons élèves neuchâtelois

Depuis 2001, l’Agence de l’énergie pour l’économie encadre les entreprises suisses afin de modérer la consommation d’énergie. Les résultats sont probants à l’image de ceux obtenus par des sociétés du canton de Neuchâtel.

11 oct. 2018, 19:00
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L’industrie suisse n’est pas un cancre. Bien au contraire. Depuis 2001, elle est à la pointe du combat pour la protection du climat. «Parce qu’elle a été contrainte très vite par la législation», relève Jean-Luc Renck, chargé d’information de l’Agence de l’énergie pour l’économie (l’Aenec, lire ci-desous). Celle-ci conseille et assiste les sociétés pour atteindre des objectifs, qui sont contrôlés.

Des universitaires genevois l’ont démontré. «Aujourd’hui, la Suisse est, de loin, le pays d’Europe dans lequel l’industrie présente l’intensité énergétique la plus faible. La consommation d’énergie est trois fois inférieure à celle de l’Allemagne et équivaut à un 10e de celle de la Finlande», se réjouit l’Aenec.

Dans le canton de Neuchâtel, une centaine d’entreprises recourent aux services de l’agence afin de réaliser des économies en matière de consommation d’énergie. Les résultats, à l’image de ces cinq grandes sociétés, sont probants.

BCN: du mazout au gaz, de nouvelles fenêtres

La Banque cantonale neuchâteloise a pris de nombreuses mesures pour économiser l’énergie dans ses divers bâtiments du canton, notamment du siège de Neuchâtel et de sa succursale de La Chaux-de-Fonds. Changement des fenêtres, options nouvelles pour le chauffage – le gaz au lieu du mazout – en sont deux exemples.

Pour ce qui est du batiment de Neuchâtel, les résultats ont dépassé les attentes en matière d’efficacité énergétique. L’efficacité énergétique est le rapport entre l’énergie délivrée par un système et celle consommée pour le faire fonctionner.

En 2015, la baisse de plus de 25% en sept ans de la consommation énergétique du bâtiment de Neuchâtel a été distinguée par une médaille d’or Energo – un programme qui accompagne les entreprises dans leur démarche d’utilisation efficiente des ressources énergétiques. 

Breitling: ventilation optimisée, LED privilégiés

A La Chaux-de-Fonds, Breitling Chronométrie conçoit et fabrique les mouvements de la marque. Depuis 2013, sa consommation d’énergie a passé de 3,3 à 1,7 milion de kWh, soit une réduction de 25% pour l’électricité et de 75% pour le gaz. 

Cette diminution est due à une utilisation limitée de la ventilation, à l’optimisation du réglage du circuit d’air comprimé, au développement des sources LED pour l’éclairage et à des automates à boissons moins nombreux et moins gourmands en énergie. 

La convention d’objectif, conclue avec l’Aenec, a permis que cette performance énergétique soit reconnue et encouragée. Breitling a économisé plusieurs milliers de francs chaque année sur la taxe CO2.

Migros: frigos moins gourmands

La coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg compte 46 magasins. Ceci représente pas moins 3,4 kilomètres de meubles frigorifiques, une consommation électrique globale de 25 GWh par an.

S’agissant du froid dédié à l’alimentation, un écart de 1 degré dans la température d’un frigo signifie une différence de 2,5% dans l’énergie consommée. La consommation annuelle standard des étalages frigorifiques, mesurée en kWh par mètre linéaire de frigo, se montait il y a peu encore à 6000 kWh/m. Sur les installations récentes, on est maintenant à 2200 kWh/m en moyenne. C’est l’effet de meubles frigorifiques remplacés, désormais majoritairement fermés, mais aussi de nouvelles technologies plus performantes. 

Singer: isolation et chaudières à pellets

Fabricante de cadrans pour les plus grandes marques horlogères, la société chaux-de-fonnière Singer a rénové l’isolation de son usine et remplacé ses chaudières à mazout par deux chaudières à pellets et une chaudière à gaz. La puissance totale de 562 kW suffit pour remplacer les 1060 kW d’avant. Parallèlement, l’énergie dégagée par les compresseurs est accumulée sous forme d’eau chaude pour l’usage sanitaire ou le chauffage du garage. Ce ne sont là que quelques exemples des investissement consentis pour faire des économies d’énergie. Le tout a permis de réduire de 10% la consommation en moins de quatre ans.

Stryker: gestion à distance de la climatisation

A La Chaux-de-Fonds, l’entreprise Stryker Spine, spécialisée dans les technologies médicales, a commencé par appliquer des mesures qui ne nécessitent que peu ou pas d’investissements. 

La gestion à distance du chauffage et de la climatisation a notamment permis d’agir sur les manipulations individuelles. Les vannes thermostatiques sont aujourd’hui bloquées dans une frange de réglage raisonnée et raisonnable. Ceci a entraîné un gain de 80 000 francs sur les frais de gaz.

«L’économie a pris les devants»
L’industrie absorbe un tiers de l’énergie totale consommée en Suisse, la population et les services et transports, chacun un tiers. A noter qu’en matière de transports, une moitié de la consommation est due à la population aussi. Mais, contrairement à l’économie, le public n’est astreint à aucune obligation légale en ce qui concerne les économies d’énergie.
En 2001, l’organisation faîtière de l’industrie suisse n’a pas attendu que la Berne fédérale mette en place une batterie de fonctionnaires pour appliquer la nouvelle législation sur le CO2 et  l’énergie. «L’économie a pris les devants en créeant l’Agence de l’énergie pour l’économie», dit Jean-Luc Renck, chargé d’information. Celle-ci a été mandatée par la Confédération pour la mise en application de la loi sur le CO2 jusqu’en 2020.
«Des conventions d’objectifs sur dix ans sont signés avec les entreprises. L’Aenec suggère les mesures les plus évidentes, les plus faciles à mettre en œuvre, les plus rentables. Il s’agit de ne pas entraver la compétitivité de l’entreprise», relève Jean-Luc Renck. 
Entre 2001 et 2012, l’objectif visé était une baisse de 12,5% du CO2 et une réduction de 12,5% de la consommation d’énergie. Le résultat a été au-delà de ces prévisions avec une diminution de 25% dans les deux cas. Pour la période 2013-2020, les objectifs sont déjà atteints, voire dépassés. «Le modèle fonctionne. Les entreprises sont motivées», se réjouit Jean-Luc Renck. Ces dernières, d’ailleurs, bénéficient d’un susucre. Elles sont exonérées de taxe CO2 si les objectifs sont atteints.
 
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