Chant hurlé ou déclamé, riffs poids-lourd et émotions à fleur de peau; c'est au son d'Oregon Trail que s'est ouverte la troisième soirée du Rock Altitude Festival. Les quatre Neuchâtelois se sont confiés en amont de leur concert.
Post-rock, post-metal voire même post-punk, votre musique a été décrite de nombreuses manières depuis vos débuts en 2011. Quelle est la définition que vous en donnez?
Arnaud (batterie): On veut faire une musique qui nous plaît par son esthétique et non par ses codes. Mais on peut dire qu'elle se situe quelque part dans le post-hardcore.
Quelle est cette esthétique?
Charles (chant et guitare): C'est une esthétique de contastes, sombre, mais lumineuse. L'idée est de jouer de ces écarts pour créer des dynamiques. On a tous en nous une tension que la musique nous permet de libérer. Et cela sans seulement donner dans un registre glauque, on a envie de mettre de la lumière.
Jonas (guitare): C'est le hasard qui nous a fait nous rencontrer en 2011. Nous sommes partis de rien. Il nous a fallu trois voire quatre ans pour savoir où nous voulions aller. Au final, cette esthétique sort vraiment de nous quatre.
Vous avez sorti votre second album en février dernier, "Ha/ven". Un aboutissement?
Antoine (basse): C'est davantage un pas en avant, qui relève de quelque chose de très primitif. Le titre "Ha/ven" fait à la fois référence au port - "haven" en anglais, aux cieux - "heaven", et à l'aven, une sorte de grotte. Il évoque notre recherche de la pulsion de vie, notre volonté de ne pas sombrer dans des pulsions de mort. Cette démarche est née intrinséquement à l'album; pour nous, faire de la musique c'est rechercher cette pulsion.
Vous évoluez entre La Chaux-de-Fonds, le Littoral, Genève, Sierre mais votre local est situé au Locle. Cela fait un petit quelque chose de jouer "à la maison"?
Arnaud: Oui, il y a plein de visages que nous connaissons ici. C'est sympa de se retrouver dans un milieu aussi familier.