Les hommes forts de la Raiffeisen Trans ont le respect de la hiérarchie. C’est dans l’ordre du classement général, bien disciplinés, qu’ils ont franchi la ligne d’arrivée de la troisième étape, hier soir à Môtiers.
Vainqueur avec 57’’ d’avance sur Nicolas Lüthi et 1’12’’ sur le cadet Alexandre Balmer, Emilien Barben possède désormais un confortable matelas de 1’12’’ sur le quadruple lauréat de l’épreuve. De quoi bien amortir les chocs lors des deux dernières étapes à Rochefort et au Quartier. Sauf incident ou absence imprévue, la Trans 2016 est pliée.
Si la pluie a épargné le peloton pour cette fois, la boue était bien là, fidèle au rendez-vous. «Ah! j’en ai bouffé», se marre le coureur de Chez-le-Bart (qui a fait la trace), le sourire étincelant bien qu’un peu noirci. «J’ai fait la course à mon rythme, en y allant prudemment dans les descentes. Même si je ferai sans doute toutes les étapes, la Trans n’est pas mon objectif. Je suis en bonne forme pour les championnats de Suisse (dimanche à Evolène) et les championnats du monde de marathon (le week-end suivant à Laissac, en France, dans l’Aveyron). Ce sera une première pour moi sur ces distances. J’espère créer de belles surprises.»
Balmer: «C’est rageant!»
Deuxième durant les trois quarts du parcours, Alexandre Balmer s’est fait avoir à quatre kilomètres de la banderole, sur un faux plat montant où la puissance et l’expérience de Nicolas Lüthi ont fait la différence. «J’ai fait la première montée avec Emilien, j’étais bien, et j’ai même passé devant dans la descente», souffle le cadet chaux-de-fonnier. «Mais il m’a repris dans la bosse suivante. Et là, j’ai lâché psychologiquement, je n’avais plus de jambes, plus rien. C’est rageant d’avoir tout le temps été deuxième et de me faire choper comme ça.»
Commentaire de Nicolas Lüthi au sortir de la douche (souffrant d’un refroidissement, il n’a pas trop traîné à l’arrivée): «C’est un cadet... Il était euphorique de pouvoir accompagner Emilien au début, mais il fallait gérer la course. C’est chouette d’être devant au milieu du parcours, mais ce qui compte, c’est de l’être à la fin...»
Darbellay creuse l’écart
C’est le métier qui rentre pour Alexandre Balmer (16 ans), dont les principaux objectifs seront les championnats de Suisse sur route dans deux semaines à Martigny, les championnats nationaux de VTT en juillet et les Européens au moins d’août, où le Chaux-de-Fonnier tentera de défendre victorieusement le titre acquis l’an dernier en M17.
Chez les dames, Florence Darbellay, battue à Dombresson par Pauline Roy, a pris une belle revanche sur sa jeune rivale. Solide leader du classement général, la Neuchâteloise s’est imposée avec 1’38’’ d’avance sur la Chaux-de-Fonnière. Sandra Baumann (Fleurier) a complété le podium à 2’24’’. «Je suis contente, car je tenais à creuser l’écart au général pour ne pas que l’on puisse dire que j’ai gagné parce que Pauline (qui manquera l’ultime rendez-vous) n’a pas fait toutes les étapes», glisse la Valaisanne établie à Neuchâtel. «A force, je commence à aimer la boue! J’ai mis plus de braquet et j’étais plus efficace. Encore deux étapes comme ça et je serai au top!»
Comme Emilien Barben (et Jérémy Huguenin), Florence Darbellay sera au départ des championnats de Suisse – «Je partirai pour un top-3, après ça passe ou ça casse...» – et du monde de marathon.