Un article récent signale l’annonce, par le conseiller fédéral Ignazio Cassis, que la Suisse débloque trois millions de francs d’aide à Gaza (après onze jours de bombardement). «Les efforts pour une reconstruction durable à Gaza n’ont de sens que si l’on s’attaque enfin aux causes profondes du conflit.»
Le chef du Département fédéral des affaires étrangères aurait-il – comme l’apôtre Paul – trouvé son chemin de Damas? Après avoir été enfumé pendant des années par le groupe d’amitié Suisse-Israël du Conseil national, aura-t-il pris la peine de lire les rapports de B’Tselem et de Human Rights Watch, parlant d’un système d’apartheid sur le territoire de la Palestine historique?
Une ONU peu universelle avait attribué 55% de la Palestine à la communauté juive
En tout cas, la «communauté internationale» – les pays impérialistes du Nord global – aurait bien du travail pour remédier aux erreurs de ses prédécesseurs.
En 1947, une ONU peu universelle avait attribué 55% de la Palestine à la communauté juive (alors un peu moins d’un tiers de la population), sous direction sioniste. Depuis 1948, l’Etat d’Israël en occupe 78%. Depuis 1967, le 22% restant fait l’objet d’une colonisation intensive.
Le fondateur du sionisme, Theodor Herzl, et le premier ministre David Ben Gourion ont préconisé et, pour le second, appliqué le «transfert» des Palestiniens.
Déjà à la fin du 19e siècle, le mot de Herzl, «une terre sans peuple pour un peuple sans terre», était mensonger. Ce projet colonial a toujours suscité une résistance (y compris armée) légitime.
«Il n’y aura pas de paix tant qu’Israël n’admettra pas sa responsabilité dans la Nakba» (Gideon Lévy, journaliste au quotidien «Haaretz»).