Il n’y a pas de démocratie véritable sans une libre confrontation des idées. Mais le débat doit reposer sur un socle de faits établis. La crise du Covid a mis en lumière des questions générales auxquelles la société devra trouver réponse. Nous en identifions quatre.

La contestation de faits avérés, qui reposent sur un large consensus du monde scientifique, est précisément la première de ces questions. Ce sont eux, et pas seulement les décisions politiques prises sur leur base, que conteste une large frange de la population, qui s’abreuve dans les réseaux sociaux de toutes sortes de théories pseudo-scientifiques. Cette question touche dès lors aussi la gestion des réseaux sociaux.

L’épidémie du Covid est un problème qui touche tout le monde et la définition des responsabilités pour ce type de problèmes est la deuxième question. Le vaccin étant la meilleure barrière contre ce virus, ceux qui le refusent affaiblissent celle-ci et sont donc collectivement responsables de l’aggravation des problèmes de santé et économiques due à leur attitude. Mais quand une responsabilité est si largement partagée, personne ne se sent vraiment responsable.

La définition des frontières de la liberté individuelle face à la protection de la collectivité dans ces cas extrêmes est la troisième question qui se pose. La Suisse s’équipe et admet l’idée d’une mobilisation générale contre ce qui est aujourd’hui une très hypothétique invasion étrangère. Ne doit-on pas envisager aussi une telle mobilisation dans le cas d’une possible, voire probable apparition d’un virus encore plus agressif et létal?

Les virus ne connaissent pas les frontières et la lutte en cours contre le Covid, comme celles menées contre d’autres fléaux planétaires, doit être mondiale pour être vraiment efficace. Cela nous amène à la quatrième question, soit le fonctionnement de la communauté internationale, la place donnée aux normes et aux institutions internationales, la coopération, y compris dans la recherche, la protection, ou non, de certains brevets.

Quatre questions de société soulevées par la crise sanitaire

Yves Sandoz, professeur honoraire de droit international humanitaire, met en lumière quatre questions posées par la crise du Covid à la société.