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Point de vue: «Urgence climatique: qui n’est pas réaliste?»

«L’appel des jeunes Neuchâtelois est bien plus à la hauteur de la situation que la position technocratique de l’exécutif cantonal», estime le député socialiste Antoine de Montmollin. Il évoque le dépôt d’une motion populaire sur l’urgence climatique.

03 mai 2019, 12:00
Depuis plusieurs semaines, de nombreux jeunes manifestent dans le canton de Neuchâtel pour la sauvegarde du climat.

Depuis plusieurs mois, la population neuchâteloise manifeste en nombre pour qu’enfin les politiques prennent des mesures déterminées contre le réchauffement climatique. De cette mobilisation découle une première motion populaire qui, en cas d’acceptation par le Grand Conseil, chargera le Conseil d’Etat d’établir «un ensemble de mesures radicales qui permettent […] d’atteindre un bilan d’émissions nettes de gaz à effet de serre nul d’ici 2030». De plus, la motion demande l’instauration d’un état d’urgence climatique et écologique.

Naïvement, j’ai tout d’abord pensé que celle-ci ne susciterait pas de grandes discussions et qu’elle serait largement acceptée. En effet, ces propositions ne font que traduire sur le plan politique des revendications populaires qui semblent largement partagées.

Se pencher au niveau cantonal sur ces questions, car c’est bien là le sens d’une motion populaire qui ne livre pas de solutions clé en main, est essentiel si l’on pense qu’il est possible d’inverser la tendance, ou à tout le moins de limiter les dégâts.

C’était sans compter sur le Conseil d’Etat! Empêtré dans une lecture ultra-légaliste et maladroite du texte.

Mais c’était sans compter sur le Conseil d’Etat! Empêtré dans une lecture ultra-légaliste et maladroite du texte, il juge que l’instauration d’un état d’urgence climatique serait contraire à la liberté des Neuchâtelois et décrète d’emblée que les objectifs évoqués dans la motion ne sont pas réalistes.

Et pourtant… ce qui n’est pas réaliste, c’est bien de croire qu’il n’est pas nécessaire de remettre fondamentalement en question notre système pour répondre aux enjeux climatiques. Comme quoi les doux rêveurs ne sont pas toujours ceux que l’on imagine: l’appel des jeunes Neuchâtelois est bien plus à la hauteur de la situation que la position technocratique de l’exécutif cantonal.

Au Grand Conseil maintenant de le réveiller!

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