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Point de vue de Simon Frenkel: "Saint-Valentin: rituel ou routine"

Retrouvez le point de vue des invités de la rédaction. Ces personnalités locales s’expriment sur les sujets les plus divers en lien avec l’actualité. Aujourd'hui, Simon Frenkel, troubadour franco-folk, évoque la Saint-Valentin.

13 févr. 2018, 11:00
A Beyrouth, on célèbre aussi la Saint-Valentin.

On a beau dire que la Saint-Valentin est la florissante fête des fleuristes, qu’elle ne sert à rien puisque l’on s’aime chaque jour, que c’est une célébration discriminatoire pour les célibataires et les couples dont l’amour est un désert, que c’est vraiment manquer d’originalité que d’acheter, comme preuve d’amour et à jour fixe, une boîte de chocolats, un bon pour un massage ou une rose à Cheb Ali, que les plans restau’ avec un menu spécial sont impersonnels, qu’on préfère ne rien dire plutôt que les creuses formules d’usage, que c’est un jour de travaux forcés qui devrait être une joie légère des cœurs festifs, n’empêche!

On a beau faire de ce jour une compensation symbolique rachetant une absence ou une erreur, une date du calendrier que certain.e.s attendent avec l’espoir de se laisser surprendre et d’autres appréhendent comme une corvée. «On a beau faire, on a beau dire», nous serons nombreux à dire «je t’aime» de façon un peu plus solennelle que d’ordinaire.

Parce que même sans être dupe de la norme conjugale que la Saint-Valentin impose sous la forme d’une communion collective consumériste avec son fatras de fourre-tout, fêter l’insolente chance d’être amoureux est un rite. Et il nous appartient d’en faire une routine ou un rituel. 

C’est un seul geste. Comme au matin bouffer son bol de céréales. Un même geste. Mais soit nous en faisons une routine creuse, vidée de sens à force d’être répétée sans véritable présence; soit nous en faisons notre petit rituel et comme un instant d’intimité volé au monde. Mon époustouflante, je t’aime encore et à nouveau.

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