Entendu sur une place publique lacustre:
«Plein centre je veux vivre, en ville millénaire,
Mais je veux mon chez-moi paisible et sans effroi.
Je veux rester l’été, le soir, pour me distraire
À l’air, sur mon balcon, centenaire et fécond.
Devant chez moi, je veux de la vue sur le lac
Mais pas le bruit lassant des foutraques passants.
Devant chez moi, je veux une place de parc,
Mais le bruit de la route, ah sûr, nous met knock-out.
Oui des activités, j’en veux, de qualité,
Car j’aime la culture, elle est dans ma nature.
Et j’aime les beaux-arts, vous l’aurez deviné,
Mais que s’il faut qu’on danse, on le fasse en silence.
Bien entendu le King est un précieux joyau
Un poumon de la ville, un plaisant indocile
Mais ne pourrions-nous pas, ce serait rigolo
Fair’ des concerts joyeux, mais plus silencieux?
En effet ce chambard, ce chahut, ce boucan
S’entend, tonnerre et foudre, même jusqu’à la Coudre
Et l’on m’a même dit que les soirs de grands vents
Il couvre les débats à Moutier [du Jura | qu’est bernois].*
On me dit vieille France, alors qu’élégamment
J’explique que dormir n’est pas juste un plaisir.
Je sais des habitants d’un immeuble bruyant
Qui pensent comme moi; on parle d’une voix!
Il arrive qu’on dise, avec mes dix amis,
Qu’on pourrait, qui l’eût cru, aller au Val-de-Ruz
Pour y vivre sereins, loin des cacophonies,
Et pouvoir profiter d’un repos mérité.
Mais on dit que là-bas, la nuit tout devient sombre
Qu’il n’est plus d’éclairage, d’après un témoignage,
Qu’on ne distingue rien et que dans la pénombre,
On confond les bourgeois avec des villageois.»
* choisir ce qui convient