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Point de vue de Simon Frenkel: "Ces jeunes"

Une première génération ayant grandi avec des écrans tactiles: réflexion de Simon Frenkel, troubadour franco-folk, sur la jeunesse d'aujourd'hui. Découvrez son point de vue: comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

19 mars 2018, 16:00
Spectacle des élèves du lycée Blaise-Cendrars aux anicens abattoirs de La Chaux-de-Fonds: les jeunes ne sont pas actifs seulement sur les réseaux sociaux.

«La jeunesse n’est plus ce qu’elle était.» Gravé dans la pierre, écrit sur du papier ou tapé sur un clavier, c’est bien connu. «Jeunesse et sagesse s’accordent rarement.» Pareil. «Jeunesse influençable, en zik, en sapes.» De tous les siècles, des exemples nous parviennent avec toujours l’idée que les jeunes ont la fougue, l’insouciance et le cœur battant, mais les anciens l’expérience, la prudente sagesse et la jambe molle.

Suis-je donc déjà vieux à penser que les temps ont, cette fois, vraiment changé, parce que les adolescents d’aujourd’hui sont une première génération ayant grandi avec ces écrans tactiles qui permettent, à court terme, d’acheter le calme au souper? A croire que nos réseaux sociaux, par cette virtuelle version de soi faussement authentique, provoque véritablement une nouvelle façon d’être en rapport avec le monde et les savoirs? A me dire qu’autrefois les enfants naissaient dans une famille inscrite dans une collectivité, alors que l’enfant, maintenant, fait la famille, centrée sur son propre bien-être, grâce à toutes ces babioles commerciales qui apaisent les besoins qu’elles créent? A regretter que, pour l’anniversaire de sa sœur, on achète un bon plutôt que de s’engager à écrire une lettre qui traduit bien mieux la belle personne qu’elle est? Suis-je déjà vieux? 

N’empêche, des élèves du Landeron récoltent 42 000 francs pour un camarade malade grâce à une dictée à dix centimes le mot juste. Et, aujourd’hui, c’est le printemps et, en fin de semaine, des lycéens vont jouer «Roméo et Juliette» de Shakespeare sur les planches. Ça, on en fait quoi?

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