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Point de vue de Sera Pantillon: «Le greenwashing qui tache»

«Dans un cadre légal trop laxiste qui permet aux plus pollueurs de repeindre leur logo en vert et de s’autoproclamer écologistes ou durables, les limites sont floues», estime Sera Pantillon, députée au Grand Conseil et présidente des Jeunes Verts neuchâtelois.

13 déc. 2019, 12:00
Certains distributeurs affirment vendre des fraises durables, qui sont en fait produites en Espagne et non bio.

Dans un contexte de crise climatique où les pratiques de consommation deviennent sujettes à jugement, plusieurs entreprises tâchent de bien se faire voir non seulement par le public, mais également par les institutions.

C’est notamment le cas de certains mastodontes du commerce comme Nestlé, régulièrement cité comme l’entreprise la plus polluante, le géant du pétrole BP ou encore les entreprises de distribution comme Coop et Migros.

Une prise de conscience globale sur la manière de consommer est en cours.

Parallèlement aux manifestations pour le climat et à la prise d’ampleur de la thématique dans les médias, de plus en plus d’alternatives durables aux commerces «traditionnels» émergent, car on sent bien qu’une prise de conscience globale sur la manière de consommer est en cours.

Mais les géants du commerce, qui n’entendent pas rester sur le carreau de cette transition, affirment fièrement être «proactifs» en matière d’écologie. Ainsi, Nestlé se vante par exemple de sa stratégie de recyclage de plastique qui ne résout absolument pas le problème de la pollution. Migros, de son côté, trompe ses consommateurs et s’achète une conscience par la même occasion en collaborant avec le WWF dans le cadre d’un programme «pour des fraises durables» (non-bio et produites en Espagne). Il existe de nombreux exemples similaires, par exemple dans l’industrie du textile.

Non seulement ces efforts ne sont pas crédibles en comparaison avec la puissance de ces entreprises, mais le plus grave est la manipulation des consommateurs. Dans un cadre légal trop laxiste qui permet aux plus pollueurs de repeindre leur logo en vert et de s’autoproclamer écologistes ou durables, les limites sont floues.

Face à ce constat, on est forcés d’admettre que seules les institutions publiques ont le pouvoir de mettre en place des régulations contraignantes qui, peut-être, pousseront les acteurs privés à prendre des mesures véritablement ambitieuses pour faire leur part.

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