La proposition d’interdire la présence de conseillers communaux au sein du Grand Conseil neuchâtelois est tout simplement antidémocratique. Elle l’est d’autant plus qu’elle vise particulièrement à réduire la représentation de la seconde ville du canton.
A mon sens, les partisans de cette réforme sont de deux bords: il y a ceux qui prétendent défendre l’équité entre les élus alors qu’en réalité ils souhaitent juste faire taire les voix discordantes. Puis, il y a ceux qui prétendent qu’il faut éviter le lobbyisme au sein du Grand Conseil, alors qu’en réalité ils veulent juste éviter que les zones urbaines puissent s’exprimer avec des arguments incontestables, sur des sujets les touchant directement.
Je rappelle aussi que défendre les intérêts de La Chaux-de-Fonds à l’échelon cantonal n’est pas du lobbyisme, mais un devoir envers les électeurs. Les difficultés que traverse la ville actuellement sont en majorité dues à des décisions cantonales (la dernière réforme fiscale, par exemple).
J’ai vraiment l’impression que certains cherchent à se débarrasser de celles et ceux qui mettent le doigt là où ça fait mal.
Dès lors, vouloir exclure du parlement celles et ceux qui sont au plus proche des problèmes à résoudre est à la fois une attaque contre la représentation de la seconde ville du Canton et contre les électeurs qui ont élu ces députés pour que leur ville soit entendue à l’échelon cantonal.
Je ne peux m’empêcher de remarquer que cette proposition tombe au moment où La Chaux-de-Fonds tente de faire entendre sa voix dans les réformes de la fiscalité et de la péréquation – qui feront perdre une nouvelle fois des millions à la ville – et j’ai vraiment l’impression que certains cherchent à se débarrasser de celles et ceux qui mettent le doigt là où ça fait mal.