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Point de vue de Robin Erard: «La fin de la pompe à fric»

«La facture sanitaire globale de Covid-19 dévoilera clairement, à celles et ceux qui doutent encore, que la santé ne doit pas être gérée par des assureurs privés», écrit le cinéaste Robin Erard. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer sur des sujets d’actualité.

27 mars 2020, 12:00
Coronavirus : le test est remboursable à hauteur de 180 francs.

En 2018, dans cette même chronique, je racontais comment les assurances maladie pompaient l’Etat et les citoyens, et qu’il était urgent de passer à un système de caisse maladie publique. Covid-19 aura le mérite d’illustrer mon propos.

Voici ce que l’on apprend dans le journal «Le Temps» du 27 février: «Les assureurs maladie estiment que, selon l’article 73 de la loi sur les épidémies, tant que le kit de test n’est pas remboursé par l’assurance obligatoire, c’est à la Confédération de passer à la caisse.»

Si l’Etat n’était pas intervenu, aucune assurance n’aurait remboursé quoi que ce soit.

Le 3 mars, le test devient remboursable par l’assurance de base, pour un montant de 180 francs (mais il coûte en réalité deux à trois fois plus cher). Puis dans «Le Matin» du 8 mars, on apprend que «Les compagnies d’assurances maladie supposent que le coronavirus entraînera une hausse des primes au fil des ans.»

Tout ceci me fait dire que les assurances maladie ne peuvent pas être au service de la population, puisqu’elles ont toujours été au service de leurs propres intérêts – privatiser les bénéfices et mutualiser les pertes. Si l’Etat n’était pas intervenu pour ajouter les tests à la liste LaMal, aucune assurance n’aurait remboursé quoi que ce soit. Si l’Etat ne finançait pas les coûts sanitaires colossaux impliqués par la crise que nous traversons, aucune assurance maladie privée ne le ferait. En d’autres termes, l’Etat est garant d’une certaine morale et d’un esprit de solidarité dont sont totalement dépourvues les compagnies d’assurances maladie.

L’Etat ne peut se débarrasser de la gestion d’une crise aussi imprévisible qu’une pandémie, mais actuellement notre système d’assurance permet à des sociétés de fuir leurs responsabilités pour sauver leurs dividendes. La facture sanitaire globale de Covid-19 dévoilera clairement, à celles et ceux qui doutent encore, que la santé ne doit pas être gérée par des assureurs privés qui se débinent dès qu’ils le peuvent… et ils le feront encore.

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