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Point de vue de Rémy Cosandey: "Une prime aux tyrans"

Rémy Cosandey, ancien conseiller communal au Locle, s'insurge de l'utilisation du droit de veto par les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, Russie et Etats-Unis en tête. Découvrez son point de vue: comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

08 mai 2018, 12:00
Le Conseil de sécurité des Nations unies.

Organe exécutif de l’Organisation des Nations unies (ONU), le Conseil de sécurité a notamment la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Sur ses 15 membres, cinq ont un siège permanent: la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie. On se demande légitimement pourquoi de grandes puissances (par exemple l’Inde, le Japon, l’Allemagne, l’Afrique du Sud ou le Brésil) n’ont pas leur place dans ce cercle très fermé. Une explication toute simple: la répartition a été faite par les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale.

On pourrait encore admettre cette situation si les cinq pays concernés ne disposaient pas d’un droit excessif: le droit de veto. Un seul d’entre eux peut bloquer une résolution et détient donc un pouvoir absolu. Depuis la création de l’ONU en 1945, la Russie et les Etats-Unis usent et abusent de cette prérogative.

Dès le déclenchement de la guerre civile en Syrie, la Russie a toujours mis son veto aux résolutions condamnant le président Bachar al-Assad. Elle est ainsi complice d’un tyran responsable de la mort de plusieurs centaines de milliers de ses compatriotes. Elle empêche les 192 autres Etats d’intervenir et d’envoyer éventuellement des Casques bleus pour rétablir l’ordre et la démocratie.

Les Etats-Unis ne font pas mieux et ce pays manie l’hypocrisie avec une facilité déroutante. D’un côté, il prétend soutenir la création de deux Etats (Israël et la Palestine). De l’autre côté, il utilise son droit de veto chaque fois qu’Israël risque d’être condamné. L’Etat pacifique de David Ben Gourion s’est ainsi transformé en un pays qui massacre les Palestiniens et leur vole leurs terres. Le droit de veto est antidémocratique et offre une prime aux tyrans.

La Suisse, grâce à sa neutralité, pourrait prendre l’initiative de demander son abolition.

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