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Point de vue de Rémy Cosandey: «Les plus modestes trinquent toujours»

«Les centaines de millions de francs perdus seront récupérées dans le domaine social», déplore Rémy Cosandey, ancien conseiller communal au Locle, à propos de la baisse de la fiscalité. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

26 févr. 2020, 12:00
Avec la hausse des primes d’assurance maladie, le revenu des plus modestes baisse chaque année.

En janvier, l’indice suisse des prix à la consommation a reculé de 0,2%. Depuis 2015, il n’a pas cessé de diminuer. Cette situation est probablement juste sur le plan mathématique mais complètement fausse sur le plan social.

En effet, cet indice est calculé sur la base de moyennes et de pondérations qui favorisent les personnes les mieux nanties: les produits de base renchérissent alors que les produits de luxe (que seuls les riches peuvent s’offrir) deviennent toujours moins chers. Les impôts, les caisses de pension, l’AVS et les primes de l’assurance maladie ne sont pas pris en compte, alors que ces dernières prennent chaque année l’ascenseur.

Ce sont là de fausses bonnes idées car les seuls gagnants seront les riches.

Autre sujet qui désavantage les personnes de condition modeste: les impôts. Le Parlement fédéral a récemment adopté une réforme qui permet de déduire plus généreusement les frais de garde des enfants. Heureusement, un référendum a été lancé.

Et, dans le canton de Genève, l’UDC vient de faire aboutir une initiative qui demande que puisse être déduite des impôts une somme équivalent à deux fois la moyenne cantonale des primes de l’assurance maladie. Ce sont là de fausses bonnes idées car les seuls gagnants seront les riches (dont le taux fiscal est plus élevé) et les centaines de millions de francs perdus seront récupérées dans le domaine social. D’où diminution des prestations.

Dans sa plateforme 2005-2009, les partis de gauche proposaient de transformer les déductions fiscales en rabais d’impôt. Cette solution serait beaucoup plus équitable que la situation actuelle. On peut se demander pourquoi le Parti socialiste, majoritaire au sein du Conseil d’Etat neuchâtelois, ne met pas en pratique son propre programme. Et il ne comprend toujours pas pourquoi il perd les voix des travailleurs!

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