Les conseillers communaux de Val-de-Ruz ont un salaire brut de moins de 11 000 francs par mois. C’est plus modeste qu’un cadre d’entreprise, qu’un chef de service de l’Etat ou encore qu’un directeur d’école. Et ils ont autant sinon davantage de responsabilités qu’eux. Et pourtant, un parti politique n’a rien trouvé de mieux que de proposer une réduction du salaire des membres de l’exécutif pour redresser les finances de la commune!
Outre que cette économie serait minuscule par rapport au déficit du budget, la proposition émise est indécente et constitue une attaque grotesque contre les autorités démocratiquement constituées. Elle s’en prend à des élus honnêtes et travailleurs qui s’engagent pour le bien public et qui pourraient souvent trouver de meilleures conditions de travail et de rémunération dans le privé.
Au lieu de contester les salaires raisonnables des conseillers communaux du Val-de-Ruz, les élus de l’UDC devraient demander la suppression des rentes à vie servie aux nouveaux conseillers d’Etat, lesquelles coûteront plusieurs millions de francs par année. Ils devraient aussi dénoncer les revenus indécents (souvent plusieurs dizaines de millions de francs par année) versés à certains sportifs.
«Ce n’est pas avec l’argent de nos impôts qu’on paie les footballeurs et les tennismen. Par ailleurs, ils s’entraînent beaucoup et méritent leur salaire.» Double erreur! D’une part, les sportifs sont payés par leurs sponsors, c’est-à-dire par l’argent que le client verse lors de l’achat d’un vêtement ou d’un appareil ménager. D’autre part, un cantonnier qui se lève à trois heures du matin pour déblayer la neige a aussi un grand mérite… et un salaire dérisoire par rapport à Federer ou Ronaldo!