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Point de vue de Rémy Cosandey: «L’honneur perdu des Européens»

«On critique Erdogan mais on continue à lui livrer des armes qui serviront à tuer des Kurdes», déplore Rémy Cosandey, ancien conseiller communal au Locle. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

04 nov. 2019, 18:08
Les forces russes et turques patrouillent conjointement dans le nord de la Syrie, qui était sous contrôle kurde.

Sous prétexte de défendre ses frontières, la Turquie pourchasse les Kurdes jusque sur le territoire d’autres pays. Elle est aidée dans son œuvre destructrice par les Etats-Unis de Donald Trump. Pour des raisons incompréhensibles, ils ont retiré une partie de leurs soldats, qui essayaient tant bien que mal de maintenir la paix dans la région. Pour justifier cet abandon criminel, le président américain a même osé dire: «Les Kurdes ne nous ont pas aidés sur les plages de Normandie.»

Cette attitude est d’autant plus scandaleuse que les Kurdes ont grandement contribué à éradiquer Daech et que la mobilisation des troupes de ce peuple contre l’armée turque aura deux conséquences hélas prévisibles: l’évasion de milliers de prisonniers et le risque de redonner vie à un califat que les Occidentaux croyaient avoir détruit.

Le sommet de l’ignominie revient à la Grande-Bretagne.

Et, pendant ce temps, les Européens condamnent et discutent… mais ne prennent aucune mesure concrète pour mettre fin à cette guerre. On critique Erdogan mais on continue à lui livrer des armes qui serviront à tuer des Kurdes. On dénonce le mépris des droits de l’homme en Turquie mais on fait passer les intérêts commerciaux avant le respect de la démocratie. Le sommet de l’ignominie revient à la Grande-Bretagne qui a déclaré qu’on ne pouvait rien faire puisque la Turquie appartient à l’Otan.

Et la Suisse dans tout cela? Elle ne peut pas rester spectatrice et dire qu’il ne faut pas se mêler des affaires des autres. Il faut qu’elle renonce à conclure avec la Turquie un accord de libre-échange et qu’elle dénonce clairement la dictature que fait régner le tyran d’Ankara.

Et, pour bien montrer que cette désapprobation est partagée par la population, il faut que les Suisses renoncent à aller en vacances en Turquie. Peut-on se bronzer sur les plages d’Antalya alors que des milliers d’opposants sont enfermés dans des prisons plus sombres que la nuit?

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