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Point de vue de Rémy Cosandey: «L’exemple doit venir d’en haut»

«Pourquoi ne supprimerait-on pas la rente à vie des anciens conseillers d’Etat», interroge Rémy Cosandey, ancien conseiller communal au Locle. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

07 mai 2019, 12:00
Actuellement, à 50 ans révolus, les conseillers d'Etat qui démissionnent ou ne sont pas réélus on droit à une rente.

A une forte majorité (partis de droite et socialistes), les députés neuchâtelois ont accepté une réforme fiscale qui privera le canton de 20 millions de francs par année et les communes de 12 millions.

Baisser la fiscalité des personnes physiques est populaire, encore que beaucoup de contribuables veulent payer moins d’impôts et bénéficier de davantage de prestations. Certains donnent l’impression de réinventer la quadrature du cercle!

Pour les personnes morales, c’est encore plus incompréhensible: Neuchâtel est maintenant le canton de Suisse romande le plus généreux à l’égard des entreprises. On peut penser que nos autorités ont été sensibles au chantage de grosses multinationales: «Si vous ne baissez pas les impôts, on partira ailleurs!»

Cette attitude me dérange. A l’époque où j’étais conseiller communal au Locle, j’ai rencontré plusieurs dirigeants d’entreprises qui désiraient s’établir dans le canton. Pour eux, la fiscalité venait seulement en quatrième position, après la stabilité politique du pays, la qualité de la main-d’œuvre et la qualité des infrastructures (hôpitaux, écoles, culture).

Attendent-ils qu’il leur soit imposé par le Grand Conseil ou le peuple?

Le Conseil d’Etat devra trouver de nouvelles économies. A mon avis, l’exemple doit venir d’en haut: pourquoi ne supprimerait-on pas la rente à vie des anciens conseillers d’Etat, ce qui permettrait, à long terme, de faire plusieurs millions d’économie par année? En fonction du principe des droits acquis, cette mesure ne toucherait pas les bénéficiaires actuels et les membres du gouvernement en fonction.

Après d’autres cantons, les conseillers d’Etat fribourgeois (pourtant canton riche) proposent de renoncer à la rente dont ils bénéficieraient au terme de leur mandat. Les magistrats neuchâtelois feront-ils le même geste ou attendent-ils qu’il leur soit imposé par le Grand Conseil ou le peuple?

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