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Point de vue de Pierre Bühler: «Quelle démocratie? Quelle Suisse?»

«Je crois en une démocratie qui vit du respect des plus faibles», écrit le théologien Pierre Bühler. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

14 nov. 2018, 17:00
Affiches des votations du 25 novembre.

Dire oui à l’initiative de l’UDC le 25 novembre, c’est dire oui à la démocratie directe! C’est ce que proclament les panneaux jaunes qui ornent nos rues ces temps! Mais l’autodétermination prônée par l’initiative, est-ce bien de la démocratie, et quelle démocratie? Ne nous laissons pas piéger.

On nous propose de faire passer le droit suisse avant le droit international. En cas de conflit, nous pourrions régler cela sans ces «juges étrangers», empêcheurs de nous arranger entre nous.

L’autodétermination est un auto-isolement. Or, ce n’est pas en s’isolant, en se refermant sur elle-même que la Suisse deviendra plus démocratique. C’est bien plutôt en acceptant de se confronter à des exigences fondamentales fixées dans des textes internationaux.

En acceptant d’ouvrir le droit suisse à des principes supérieurs comme les droits humains, pour voir comment on pourrait encore l’améliorer.

La démocratie, c’est d’abord le respect de la liberté, de l’égalité et de la solidarité, et comme le dit si bien le préambule de la Constitution suisse, «la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres».

L’auto-isolement porte déjà ses fruits dans un autre objet de votation du 25 novembre: faisant fi de tous les principes de protection, on veut permettre aux assurances d’espionner les assurés. On s’en prend aux plus faibles, toujours soupçonnés d’abuser. Et quand espionnera-t-on ceux qui, à coups d’évasions ou de fraudes fiscales, accumulent leurs millions? Quand espionnera-t-on le lobbying de nos parlementaires à Berne?

Je crois en une autre Suisse, une autre démocratie que celles des panneaux jaunes. Je crois en une démocratie qui vit du respect des plus faibles. Je crois en une Suisse qui s’engage pour les droits humains dans le monde, au lieu de les saper chez soi. Je dirai deux fois non le 25 novembre.

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